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VŒUX DE L’UPADS À LA PRESSE : Le courage de la responsabilité

VŒUX DE L’UPADS À LA PRESSE : Le courage de la responsabilité

Dans sa nouvelle forme de contacts avec la presse inaugurée le 22 janvier 2008, l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS) a présenté ses vœux aux professionnels des médias. Cette cérémonie s’est déroulée, le 13 janvier 2020, à son siège à Diata, dans le premier arrondissement Makélékélé. Pascal Tsaty-Mabiala a passé au crible la situation politique, économique et sociale du pays. Et réitéré sa proposition controversée du report de l’élection présidentielle de 2021.

l’irréversibilité du processus démocratique au Congo n’est plus une vue de l’esprit. C’est une réalité, car personne ne peut confisquer ce qui a été obtenu par le peuple dans sa quête de liberté et du mieux-être. Prenez donc votre place, toute votre place s’il vous plaît, malgré les risques pour vos vies et vos emplois», a dit Pascal Tsaty-Mabiala.
«Notre pays a de plus en plus besoin d’une presse qui, quoique confrontée aux contraintes de la conjoncture, doit s’efforcer de jouer le rôle de garde-fou politique, en développant un œil critique et dénonciateur sur les affaires publiques, afin d’amener les décideurs à agir différemment», a-t-il soutenu.
Pour le premier secrétaire de l’UPADS, chaque fois que la presse se tait, c’est un citoyen quelque part sur cette terre qui meurt. «De même que le silence de la presse est assurément une prime à la dictature».
Parlant de la vie politique nationale, Pascal Tsaty-Mabiala a affirmé que le doute persistait sur la capacité de l’actuel Gouvernement à offrir au peuple congolais le changement tant attendu. «Comme les dix plaies incurables d’Egypte, les maux dont souffre le Congo sont devenus aujourd’hui chroniques: mal gouvernance, corruption, gabegie, tribalisme, népotisme, irresponsabilité, déni de justice».
Le conférencier a fait état des tristes réalités que vivent les Congolais, et sur l’«incapacité des dirigeants à assainir les grandes villes, victimes des inondations causées par les eaux mal canalisées, ou simplement par l’inexistence de canalisations et de chaussées confortables».
Avec franc-parler, le premier secrétaire de l’UPADS a constaté avec consternation que le congrès du PCT, «duquel le peuple congolais attendait les grandes décisions sur la vie publique en tant que parti au pouvoir, et responsable des malheurs actuels, ne s’est finalement réduit qu’à la désignation de son secrétaire général. Pour le reste, on a préféré l’immobilisme, le laisser-faire, la langue de bois, le globalement positif à la place de ce que le peuple congolais attendait, à savoir et en un mot la rectification face à tous ces scandales. Adieu le combat contre les antivaleurs, adieu les valeurs de gauche qui s’incarnent dans la justice, l’égalité des chances, le partage, l’humilité, le patriotisme, etc. Vive la dérive droitière avec ce que cela sous-entend: l’arrogance, la sublimation de l’individu au-delà du collectif, c’est-à-dire du peuple, enfin le goût immodéré pour l’argent. Finalement, on a gardé les mêmes et on peut recommencer à piller l’Etat et à servir les miettes aux Congolais».
Pascal Tsaty-Mabiala est revenu sur son appel au report de l’élection présidentielle de 2021: «Sans comprendre la teneur de notre message par lequel j’en appelais à un compromis politique à douze mois de l’élection présidentielle, les cadres de la majorité, y compris certains Congolais mal informés, y ont vu un moyen soit de violer la Constitution, ou simplement de proroger le mandat du président de la République».
Il a justifié sa proposition: «Déjà en 2016, l’élection présidentielle avait une fois de plus mis le Congo au bord de l’implosion, n’eût-été la grandeur d’esprit dont avaient témoigné certains candidats au lendemain de la proclamation des résultats définitifs par le Cour constitutionnelle. Dans une logique prospective, et avec un peu de volontarisme, les Congolais peuvent éviter à leur pays le pire en 2021. La sagesse populaire ne dit-elle pas que mieux vaut prévenir que guérir?».
A un an de l’élection présidentielle, Pascal Tsaty-Mabiala pense que le Gouvernement ne convainc pas et ne rassure pas de sa capacité réelle à mieux organiser cette échéance aux dates constitutionnelles. «Raison pour laquelle, et dans l’impossibilité de réunir les conditions avant l’élection présidentielle, l’UPADS appelle à un dialogue qui devrait aboutir à la mise en place d’un Gouvernement d’union nationale chargé principalement de préparer, dans la cohésion et la paix, l’élection présidentielle à venir et d’exécuter avec ardeur le programme avec le FMI», a-t-il réitéré.
Pour lui, ce compromis politique ne constitue en rien une violation de la Constitution dans la mesure où les cas de force majeure font dérogation à la règle établie.
Le compromis politique recherché, a-t-il précisé, «ne trouve pas sa justification dans la satisfaction d’un quelconque besoin au profit des acteurs politiques que nous sommes. Il s’agit par contre de rechercher une meilleure voie qui préserve notre pays des violences inutiles. La classe politique devrait en tenir compte plutôt que de prendre les raccourcis habituels de la manipulation de l’opinion, de l’intrigue et des contre-vérités…Au-delà du juridisme, la Constitution est avant tout une formalisation de la volonté politique par le droit».
Pascal Tsaty-Mabiala a proposé une démarche qu’il a mise en débat. «Mais qu’est-ce que j’entends ici et là? D’un côté le PCT, dans la démagogie et le cynisme habituels, peut-être encore prêt à enjamber les cadavres pour demeurer éternellement au pouvoir, s’y oppose farouchement. De l’autre, certains de mes amis de l’opposition, toujours dans l’outrance avec ce discours usé de matamore propre à la comédie espagnole, auquel personne ne prête la moindre attention, la rejettent sans proposer une alternative crédible. Et au centre des deux courants extrêmes, notre proposition qui s’accompagne de la responsabilité que requiert une question aussi essentielle».
Le conférencier a terminé par l’évocation de la situation interne à l’UPADS depuis la suppression de la subvention publique. Et comme conséquence, «l’incapacité de réunir ses instances dirigeantes dont les mandats sont arrivés à leur terme». Afin de garantir un minimum de vie à son parti, il a présenté la feuille de route qu’il entend exécuter au cours de l’année 2020. Elle prend en compte les faiblesses constatées dans la gestion du parti au cours des deux dernières années et propose des mesures appropriées de redynamisation. Onze mesures forment l’ossature de cette feuille de route qui se résument ainsi qu’il suit en termes d’objectifs: réorganiser; rassembler davantage; restructurer méthodiquement; animer avec ardeur; former avec professionnalisme; rechercher honnêtement les financements; étudier toutes les possibilités permettant de convoquer dès que possible les instances de l’UPADS; suivre et apprécier l’action des élus sur le terrain; suivre au plus près l’action du Gouvernement, notamment dans l’application des mesures du programme avec le FMI; participer au combat de l’opposition sur l’amélioration de la gouvernance électorale; présélectionner les candidats aux différents échéances électorales.

Cyr Armel YABBAT-NGO

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A propos de l'auteur

Heure de Brazzaville

27 juin 2021 22 h 41 min

Editorial

Autorité de l’Etat

Faut-il se réjouir que la restauration, partout, de l’autorité de l’Etat soit érigée en mantra chez tous nos ministres, à commencer par le premier d’entre eux? Faut-il constater qu’il y a bien un déficit d’autorité dans un pays où les milliards peuvent changer de poche et ne procurer aucune remarque contre l’audacieux à la main leste? Faut-il s’étonner, s’affliger ou se désespérer que les plus beaux discours de l’Etat n’aient produit jusqu’ici que la ritournelle de la condamnation verbale?

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