VERS LES 60 ANS DU PETIT SEMINAIRE DE LOANGO : Que les jeunes prennent le temps de discerner la place qui est la leur dans l’Eglise
Le Petit séminaire de Loango s’apprête à fêter ses 60 ans d’existence. Il s’agit d’une vénérable maison de formation qui a vu défiler dans ses murs des centaines de jeunes animés du désir de servir Dieu dans l’Eglise de Pointe-Noire. En prélude à ce jubilé, l’abbé Raphaël Nzaou, le directeur de ce Petit séminaire a répondu à nos questions.
*Père, de manière brève, comment décririez-vous les grands traits de l’histoire de ce séminaire?
**De manière brève, nous pouvons dire que le village de Loango abritait dans les années 1887-1897 un séminaire fondé par Mgr Hippolyte Marie Carrie. Ce séminaire fermera ses portes pour être transféré à Mayoumba, au Gabon, parce que Loango devenait de plus en plus bruyante et ne permettait plus aux séminaristes de suivre leur formation dans la quiétude. En 1923, l’administration coloniale française quitte Loango et s’installe à Pointe-Noire. C’est ainsi que la population de Loango se déplace à Pointe-Noire. Il faudra attendre 1955 pour que les pères spiritains reconstruisent les nouveaux bâtiments qui abriteront le nouveau séminaire qui ouvrira ses portes le 15 septembre 1961 en accueillant, dans un premier temps, 39 jeunes.
*Quelle est la vocation de ce séminaire? Par cette question, je voudrais savoir si tous les jeunes internés ici seront prêtres à l’avenir.
**La vocation de ce séminaire comme tout séminaire c’est d’accompagner et de former les jeunes qui portent dans leurs cœurs le désir de servir Dieu comme prêtre. On y entre et on y est accueilli pour discerner l’appel de Dieu. Il va sans dire que tous les jeunes qui sont accueillis au séminaire y sont pour savoir où le Seigneur les veut pour le servir, est ce dans le sacerdoce ministériel ou dans le sacerdoce baptismal?
*Depuis quelques mois, le diocèse de Pointe-Noire est devenu archidiocèse. Je suppose que cela implique plus de travail en termes de vocations pour l’archevêque et ses collaborateurs. Comment pensez-vous, avec les autres formateurs de ce séminaire, vous y prendre pour répondre à ce défi?
**Le diocèse est passé à l’archidiocèse depuis le 30 mai 2020 et vous comprenez que cela fait exactement une année. Comment pensons-nous nous y prendre avec les autres formateurs pour accompagner les jeunes qui viennent au séminaire pour discerner l’appel de Dieu? Mais nous poursuivons le travail comme il s’est toujours déroulé jusqu’ici puisque les diocèses suffragants, Dolisie et Nkayi, restent et demeurent autonomes, avec la possibilité chacun de gérer sa maison de formation. Nous travaillons en parfaite harmonie avec le recteur du séminaire Saint Gabriel de Dolisie. Cela n’implique aucun travail supplémentaire. On fonctionne selon les orientations de notre archevêque, Mgr Miguel Angel Olaverri.
*Quels sont les défis actuels de ce séminaire?
**Les défis actuels du séminaire Notre-Dame de Loango restent dans le ratio fondamental assigné à tous les séminaires. L’objectif du Petit séminaire est d’aider la maturation humaine et chrétienne des adolescents en qui se manifestent les premiers signes de la vocation au sacerdoce ministériel, afin de faire grandir en eux une liberté intérieure propre à leur âge. Cela dit, nous accompagnons les jeunes dans leur processus de maturation vocationnelle dans une plus grande liberté intérieure. Notre défi est d’aider le jeune frère à discerner où le Seigneur le veut dans sa vie. Et, surtout, qu’il soit épanoui dans son choix discerné avec les accompagnateurs. Comme dit saint François de Sales: Nous devons fleurir où le Seigneur nous a plantés.
*Quel message adresseriez-vous aujourd’hui à la jeunesse catholique de l’archidiocèse?
**La vie est un don de Dieu, et l’homme est la seule créature que Dieu a voulu à son image et à sa ressemblance en lui confiant la mission de prendre soin de sa création. Donc, prendre du temps pour discerner quelle mission le Seigneur me confie dans sa vigne, permettra à chacun de nous de prendre soin de ‘’la maison commune’’ en exerçant notre devoir comme des serviteurs quelconques. Dans l’Église, chacun de nous a une mission à remplir. D’ailleurs, nous sommes un corps à plusieurs membres ; chaque membre joue son rôle pour permettre au corps de se mouvoir et de se développer. Que le jeune prenne le temps de discerner quel est son rôle dans la vie de l’Église, de la société congolaise et dans sa famille. C’est à ce titre que chacun portera du fruit là où le Seigneur l’aura planté.
Propos recueillis par
Madocie Déogratias MONGO
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