RD CONGO : L’archevêque de Kinshasa pas content des tensions dans la coalition au pouvoir
Plus rien ne va entre le Front commun pour le Congo (FCC) de Kabila et le Cap pour le changement (CACH) de Tshisekedi, deux organisations politiques qui avaient jugé utile de gérer ensemble la Chose publique, après les élections générales de décembre 2018 qui ont porté au sommet de l’Etat, l’actuel président de la RDC Félix Tshisekedi. Elections qui ont donné une majorité confortable dans les deux chambres du parlement, au FCC du président sortant. Mais le ton monte entre les deux plateformes au pouvoir. Notamment, autour de la réforme de la justice et de la désignation du président de la commission électorale.
C’est ainsi que le Cardinal Fridolin Ambongo Besungu a haussé le ton lors de son homélie prononcée mardi 1er juillet dernier à l’occasion des 60 ans de l’indépendance du Congo. Il a demandé la fin de la coalition au pouvoir. Il a évoqué un désamour entre CACH et le FCC, un problème de confiance entre les coalisés, l’impunité pour les grands et la pauvreté de la population.
Il a indiqué qu’«ils ont développé un rapport dangereux de rivalité qui pourrait entraîner le pays dans le chaos définitif». Le cardinal accuse ouvertement la majorité parlementaire de Joseph Kabila de faire preuve d’un «acharnement à faire main basse sur la magistrature et la CENI, deux institutions dont dépendent l’indépendance du peuple». L’homélie s’est terminée sur cet appel aux fidèles: «Lorsque le moment viendra, il faudra qu’ils nous trouvent sur leur chemin».
Au même moment, plusieurs mouvements citoyens et le Comité laïc de coordination, à l’origine des manifestations des chrétiens en 2017, appellent déjà à la mobilisation et promettent un calendrier d’actions dans les prochains jours.
Ce sont des pressions supplémentaires sur le premier gouvernement Tshisekedi, qui n’a pas un an de pouvoir. Mais comme le soulignent certains membres de la société civile, cette crise intervient alors que des efforts sont exigés pour améliorer la gestion et réduire le train de vie des institutions. Le tout, pour éviter au pays une cessation de paiement.
Gaule D’AMBERT
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