Présentation-dédicace du livre du père Giscard Kevin Dessinga : «Ma Passion d’Africain»
La salle de conférences du Centre d’études et de recherches chrétiennes (CERC) au siège du journal La Semaine africaine, à Brazzaville, a été le lieu retenu pour vivre la cérémonie de présentation-dédicace du livre du père Giscard Kevin Dessinga, prêtre-religieux franciscain, docteur en philosophie, maître-assistant CAMES et enseignant chercheur à l’Université Marien Ngouabi. C’était vendredi 12 février 2021. Publié en 2020 aux éditions L’Harmattan, à Paris, l’ouvrage à l’honneur intitulé: «Ma passion d’Africain», sous-titré: «Cinq défis à relever pour la rédemption du continent» de 400 pages et préfacé par le professeur Dario Antiseri, philosophe et épistémologue italien, a été présenté et dédicacé au cours de la cérémonie qui a eu pour modérateur l’abbé Nazaire Mabanza, directeur du Moyen séminaire Saint Jean de Kinsoundi.
Au présidium, l’auteur a été entouré de l’abbé Christophe Maboungou, recteur du Grand séminaire de philosophie Mgr Georges Firmin Singha et présentateur de l’ouvrage, du prof Michel Emile Mankessi, critique littéraire, enseignant de philosophie à l’Université Marien Ngouabi, et du prof abbé Stève Gaston Bobongaud, docteur en philosophie, professeur à l’Université catholique d’Afrique Centrale, au Cameroun.
Dans l’auditoire de cette cérémonie riche en émotions et en couleurs, pouvaient être distingués des prêtres, des religieux, religieuses de diverses congrégations, des fidèles laïcs ainsi que des intellectuels et des hommes de culture d’obédiences diverses.
«Romanciers et dramaturges, essayistes et poètes, politologues et économistes, historiens et sociologues, aventuriers et touristes, avec chacun sa perspective et sa recette, se sont engagés à analyser et à expliquer la délicate et turbulente réalité africaine dans toutes ses dimensions. Et pourtant, sans aucune prétention de sa part, Dessinga se permet, surtout par amour et passion pour l’Afrique, d’ajouter une pierre à cette longue galerie et quelques pages à cette bibliothèque sans fin. Son but est de faire voir à l’Afrique, aux africains et à tous ceux qui ont épousé la cause africaine que l’«on ne peut pas aider une tortue à se relever que lorsqu’elle-même s’efforce de le faire», écrit le préfacier. «Dessinga constate, annonce et dénonce, prend note, s’indigne et propose à la fois. Il est temps estime docteur Dessinga de s’arrêter un moment, de mesurer le chemin parcouru, de repenser notre histoire et les raisons de nos rendez-vous manqués, d’analyser les causes profondes de nos déboires, d’oser le pari démocratique afin d’empêcher l’hémorragie humaine des jeunes à la recherche d’une vie meilleure et la Traite négrière des temps modernes et enfin de poser les bases d’un vivre ensemble apaisé par la mise en place de véritables Etats de droit.», conclut le professeur Dario Antiseri.
«Passion! Oui, rien de beau, de noble et de grand ne se fait sans passion. Et ce livre justement est le fruit de l’amour passionné de l’auteur pour l’Afrique. Une passion, certes, mais qui se transforme vite en indignation, dont découlent des interrogations: comment avoir tout (population jeune, ressources du sol et du sous-sol immenses, matières premières, terres arables) et manquer presque de tout (eau courante, électricité, routes viables et fiables)? Que manque-t-il à l’Afrique? Et comment sortir l’Afrique de ce marasme? Cinq défis à relever, unique issue pour la rédemption du continent: le défi de se réconcilier avec un passé douloureux (traite négrière, colonisation, néocolonialisme, Françafrique, Chinafrique. . .) et dont le deuil n’a pas encore été fait; le défi de la bonne gouvernance politique et le courage de passer de la démocratie-sur-le-papier à la démocratie sur le terrain; le défi d’oser des réformes scolaires pour passer d’un enseignement évasif et fétichiste à un enseignement simple et clair qui aide à résoudre les problèmes concrets des gens; le défi de la bonne gouvernance économique et d’un peu de justice sociale pour stopper le drame des flux migratoires; le défi d’une prise en charge responsable à travers une vraie et authentique éducation à la rationalité, au sens de l’organisation, à l’esprit d’équipe.», peut-on lire sur la quatrième couverture de ce livre.
Quatre interventions ont marqué cette cérémonie au cours de laquelle la pensée de Giscard Kevin Dessinga contenue dans le livre à l’honneur a été présentée au public: la présentation de l’œuvre par l’abbé Christophe Maboungou, l’intervention du critique littéraire, l’intervention du prof abbé Stève Gaston Bonbaugaud et l’ultime intervention de l’auteur.
«400 pages qui ne doivent pas vous rebuter, mais impulser en vous la capacité à participer au concert des solutions prospectives susceptibles de sortir notre continent de sa situation particulièrement moins onéreuse quand on observe par exemple le bond économique et scientifique qui a présidé au décollage de l’Asie.», a affirmé l’abbé Christophe Maboungou. Le présentateur de l’ouvrage a ciblé quatre orientations ou axes qui ont structuré sa méthode de présentation du livre: les motivations qui ont présidé à la rédaction de cet essai; l’exploration de la dimension épistémologique, la portée symbolique, mais aussi prophétique du titre de l’ouvrage; l’examen de l’architectonique littéraire du livre pour mieux situer la pertinence même du projet d’écriture; la contextualisation-confrontation des résultats de cette (ré) lecture.
Les deux interventions qui ont précédé celle de l’auteur ont eu le mérite de présenter les spécificités et les particularités de la pensée de l’auteur, notamment l’urgence et la nécessité de faire entendre sa voix.
Intervenant en dernier lieu, l’auteur a confié à l’auditoire les motivations, le contexte psycho pédagogique l’ayant conduit à la rédaction de cet ouvrage et les raisons de la référence incessante à son père: «J’ai perdu ma mère dès ma tendre enfance. Je n’ai donc été élevé que par mon père. D’où l’unique référence de mes parents que j’ai, ce n’est que mon père.», a-t-il déclaré, avant de décortiquer l’ossature et la quintessence de son œuvre.
L’ouvrage à l’honneur est disponible dans les librairies de Brazzaville au prix de 10.000 frs Cfa.
Gislain Wilfrid BOUMBA
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