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POLITIQUE : Pascal Tsaty-Mabiala demande le report de l’élection présidentielle

POLITIQUE : Pascal Tsaty-Mabiala demande le report de l’élection présidentielle

A moins de deux ans de l’élection présidentielle, l’opposition politique congolaise est montée au créneau. Elle a demandé, jeudi 26 décembre dernier, au cours d’une conférence de presse animée par Pascal Tsaty-Mabiala son chef de file, sur la vie politique nationale. Le chef de l’opposition a aussi partagé leur vision du Congo et «non pas seulement vous traduire notre réponse au message du chef de l’Etat», a-t-il dit.

Pascal Tsaty-Mabiala a réitéré l’engagement de sa plateforme à sublimer la nation plus que tout, à privilégier l’intérêt général face aux intérêts partisans. Il a donc inscrit sa conférence de presse dans une dynamique de paix, d’unité et de progrès.
Pour le conférencier, le discours du chef de l’Etat ne change rien au quotidien des Congolais et au discours politique. «Que des sujets! Parfois avec superfluité: l’éducation, la santé, l’employabilité des jeunes, mais aussi des thématiques comme la gouvernance, la lutte contre les antivaleurs, et singulièrement la corruption, face auxquelles l’échec du Gouvernement… Et que dire de la vacuité sur le dialogue, le silence sidérant sur les questions politiques, notamment la libération des deux candidats à la dernière élection présidentielle qui participe pourtant de l’apaisement et de la réconciliation nationale, tout comme de l’élection présidentielle de 2021 dont il n’a été dit aucun mot», a-t-il rappelé.
Pourtant, «le Président de la République a un devoir de vérité vis-à-vis des Congolais. A ce titre, apporter des réponses aux questions que se posent les citoyens est un devoir moral», a estimé le chef de file de l’opposition.
Dans le cadre de cette lutte contre la corruption, par exemple, il pense que le pari semble perdu en raison, selon lui, «des atermoiements constatés depuis bien longtemps. Le Congo a commencé à se saisir de ce phénomène au début des années 2000, avec la mise en place d’un cadre légal, en ratifiant les conventions des Nations Unies et de l’Union africaine à ce sujet…Pourtant en 2019, notre pays est toujours classé parmi les pays les plus corrompus au monde. Les indicateurs annuellement publiés par les organismes indépendants comme Transparency international, dont la crédibilité en la matière ne peut être mise en doute, le démontrent fort bien».
Pendant près de deux heures d’adresse au Parlement, a estimé Pascal Tsaty Mabiala, «le Président de la République a superbement ignoré de tracer une perspective d’apaisement politique dans le pays».
Préoccupée par l’élection présidentielle de 2021, l’opposition politique congolaise a rappelé que les joutes électorales sont, dans la plupart des cas, sources de conflits lorsqu’elles sont mal organisées. «De 1959 à 2016, notre histoire politique liée à l’élection est marquée par des parenthèses de sang».
L’opposition politique congolaise a marqué son attachement à la paix. «D’où notre interpellation maintes fois répétée à l’endroit du président de la République, à préserver la quiétude des Congolais en organisant une élection dont l’issue mettra tout le monde d’accord», a déclaré Pascal Tsaty Mabiala qui était entouré des autres leaders de cette plateforme politique de l’opposition, à l’exception de Guy-Brice Parfait Kolélas, leader de l’UDH-Yuki, le grand absent de la cérémonie.
Consciente des pesanteurs et du manque de volonté manifesté, selon le conférencier par le Gouvernement, l’opposition politique entend accorder tout son intérêt à la crédibilisation des processus électoraux dans le pays. «Nous devons réfléchir à la meilleure voie possible qui conduise notre pays vers une alternance apaisée après tant d’années de pouvoir PCT», a-t-il précisé.
Et d’ajouter: «Sans alternance, on ne peut parler de démocratie. Et l’alternance dans notre pays n’est possible que si la question de la gouvernance électorale est fondamentalement réglée…Il s’agit là d’une question existentielle et préjudicielle pour le Congo dont l’abaissement des principaux indicateurs sociaux, économique et culturels ne peut laisser impassible tout patriote».
De ce fait, «pourquoi rejeter le dialogue fraternel et réparateur qui sous d’autres cieux a permis des avancées significatives, quoique n’étant pas la panacée. Et ceux qui le rejettent, que proposent-ils d’autre? La force, l’insurrection?», s’est-il interrogé.
Pour l’opposition politique, il ne peut y avoir d’élections crédibles dans les 12 mois à venir en l’absence d’un corps électoral fiable résultant d’une refonte du fichier électoral actuel. «S’y ajoutent l’introduction de la biométrie, la restauration de la CENI, le découpage électoral, l’application des décisions découlant de la concertation de Ouesso, notamment la plafonnement des frais de campagne électorale. Ce travail titanesque non encore commencé ne peut être réalisé en moins de deux ans tout en tenant compte de l’exécution du programme avec le FMI», a indiqué Pascal Tsaty Mabiala, tout en faisant la suggestion sur un report de l’élection présidentielle, sur la base d’un consensus, à une date qui permettrait de «régler en profondeur la question de la gouvernance électorale».
Ce qui aurait pour conséquence, selon lui, la mise en place d’un Gouvernement de consensus et d’union nationale chargé de préparer cette élection, d’exécuter le programme du FMI, de conduire les affaires de l’Etat pendant une période déterminée; la prorogation du mandat du président de la République avec tous les pouvoirs constitutionnels qui s’y rattachent, et avec interdiction pour lui de se présenter à la prochaine élection présidentielle; l’organisation groupée de toutes les élections; le retour de tous les exilés reconnus comme tels; l’adoption d’un pacte républicain dont le but est la construction d’une conscience patriotique, démocratique et républicaine, au profit de la paix, de l’unité nationale et du progrès inclusif du pays.

Cyr Armel
YABBAT-NGO

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A propos de l'auteur

Heure de Brazzaville

30 juin 2021 6 h 38 min

Editorial

Autorité de l’Etat

Faut-il se réjouir que la restauration, partout, de l’autorité de l’Etat soit érigée en mantra chez tous nos ministres, à commencer par le premier d’entre eux? Faut-il constater qu’il y a bien un déficit d’autorité dans un pays où les milliards peuvent changer de poche et ne procurer aucune remarque contre l’audacieux à la main leste? Faut-il s’étonner, s’affliger ou se désespérer que les plus beaux discours de l’Etat n’aient produit jusqu’ici que la ritournelle de la condamnation verbale?

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