POESIE : Le «Clair-obscur» de Dieu Merci Jocel Sakala Sabi
«Clair-obscur», tel est le titre du recueil de poèmes publié en janvier de l’année dernière, aux Editions Lys Bleu (France), par Dieu Merci Jocel Sakala Sabi. Il vient après ‘’La vie…’’, le recueil de poésie collectif paru en 2016, aux Editions L’Harmattan-Congo-Brazzaville et qu’il a signé avec Romel De Lamias, Lecyrboss, O’Declave et Fraise. «Le clair-obscur» est un recueil de 83 pages, comprenant 33 poèmes: ‘’Clair-obscur’’, L’obscur’’, ‘’Reviens’’, ‘’Sous l’océan’’, ‘’La fleur mystérieuse’’, ‘’Lève-toi’’, ‘’Sciences des mages’’, ‘’Etoile filante’’, ‘’Le soleil brille’’, ‘’La vague du destin’’, ‘’Guerre des anges’’, ‘’L’éclipse’’, etc.
«…Clair-obsur, c’est la restitution du caractère mystérieux de la réalité qui met l’homme dans la posture d’un éternel chercheur de la vérité qu’il comprend mais qu’il ne finira jamais de comprendre», est-il écrit à la quatrième page de couverture.
«Conscient de ce que la poésie est un des principaux genres littéraires dont les figures de rhétorique ou de style sont l’appareil respiratoire, Dieu Merci Jocel Sakala Sabi choisit l’oxymoron pour baptiser son ouvrage. En effet, Clair-obsur est constitué de deux mots fondamentalement antithétiques: clair et obscur. Ce qui est clair ne peut être obscur. C’est un cas particulier d’antithèse, des réalités contradictoires qui sont étroitement par la syntaxe. Apparemment absurde, l’oxymoron est judicieusement utilisé par bon nombre d’écrivains de la Pléiade (XVIe siècle) au surréalisme (XXe siècle) (…)
Au sujet du débat de la poésie, Antoine Houdar de La Mote (XVIIe siècle) estimait que les règles de la versification rendent l’expression obscure, font obstacle à l’inspiration et qu’il vaudrait mieux…», commente, pour sa part, le préfacier Malachie Cyrille Roson Ngouloubi, écrivain et critique littéraire. Et d’ajouter: «Le recueil de poèmes Clair-obscur est un ouvrage majeur pour un poète encore mineur.
Comme quoi, l’on naît poète, mais on ne le devient pas. De fait, Dieu Merci Jocel Sakala Sabi offre à ses éventuels lecteurs un sujet à thèse. Si, pour Nicolas Boileau-Despréaux (XVIIe siècle), chef de file de l’art poétique, ‘’ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément’’, cela ne signifie point, pour autant, que cela est valable en poésie.
A point nommé, certains romanciers se servent instinctivement des artifices de la poésie, même à l’époque contemporaine. A preuve, «Le pleurer-Rire» de Henri Lopès est un titre oxymorique: ce qui fait pleurer ne peut faire rire.
Pour avoir tenté de mettre sa formule en pratique, dans son œuvre poétique, les contemporains de Boileau ne l’ont-ils pas taxé de «Bon versificateur, mais de médiocre poète»?
Toutefois, pour rassurer ses lecteurs sur la maîtrise de son art, Dieu Merci Jocel Sakala Sabi leur offre des poèmes du même registre langagier: Clair-obscur est précédé par deux autres respectivement baptisés «Le chant des cadavres» et «Le clair de lune».
Cette prolixité dans la construction de ses poèmes recommande à la lecture de ce plus ou prou fleuri d’artifices littéraires du merveilleux.
Somme toute, Dieu Merci Jocel Sakala Sabi ôte le voile qui couvrait son recueil à la fin de celui-ci, lorsqu’il déclare: ‘’Clair-obscur, c’est la restitution du caractère mystérieux de la réalité qui met l’homme dans la posture d’un éternel chercheur de la vérité qu’il comprend, mais qu’il ne finira jamais de comprendre.’’
En somme, il s’agit de la quête de la vérité à laquelle ont eu recours certains poètes de l’Antiquité.»
Dieu Merci Jocel Sakala Sabi, dit Jokas de Saint-Thomas, est né en 1991 au Congo-Brazzaville. Il est poète et acteur de scène musicale chrétienne.
V.C.Y.
Commentaires récents