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PODIUM DES ANCIENS (ANNEES 1980 ET 1990) : Aristide Amouzou, une tête agressive! 

Un buteur, sans doute parmi les plus prolifiques de sa génération: Aristide Amouzou. On le classe parmi les joueurs qui savaient jouer de la tête plus que les autres et marquaient beaucoup de buts. En tout cas, il paraissait plus adroit de la tête que des pieds.
Beaucoup d’amoureux du football assurent qu’Amouzou (51 ans maintenant) est l’un des meilleurs attaquants de l’histoire d’Etoile du Congo. Sans faire de l’ombre à ses illustres prédécesseurs ou à ses successeurs, il fut l’un des plus populaires, des plus aimés aussi. Il décrocha en 1991 le titre de meilleur canonnier (16 buts) du championnat national de Ligue 1. La plupart de ses buts, il les avait inscrits de la tête. L’espèce a complètement disparu. Lorsqu’on scrute l’horizon, on n’aperçoit plus rien aujourd’hui. Les humoristes affirment que les attaquants actuels souffriraient de céphalées au point qu’ils ont renoncé à se servir de la tête.
Il est vrai que sa grande taille (1,82m) rendait grand service à Aristide Amouzou dans la zone de vérité, pour faire parler la poudre de la tête. Mais pas seulement, il ajoutait en plus son sens du placement, son engagement et son adresse.
Comme tous les gars de sa génération, Amouzou a commencé à taper dans le ballon très tôt. Il le doit sûrement à son père qui, à son époque, dit-on, fut un grand joueur. Inévitablement, Aristide vient sur la planète foot par le bais du mwana-foot auquel il s’adonne sans compter dans son quartier. Son entrée au grand ballon remonte à 1984 sous les couleurs d’Etoile de Ouesso. Il avait à peine 15 ans. Revenu à Brazzaville, il refait école au mwana-foot avec l’AS Vaudou, qu’il fait remonter l’année suivante en Division 2 avec, cerise sur le gâteau, la palme de meilleur buteur du championnat.
Fin 1988, les dirigeants d’Etoile du Congo s’entourent de quelques précautions pour entamer la saison 1988-1989. Ils procèdent notamment à un recrutement effréné de joueurs qui ont, pour eux, jeunesse et ambitions. Outre Roch Etienne Service, Mbela, Venance Ossomomo, Ibongo ‘’Rovos’’ Loubassou ‘’Dodo’’, et Rock Embingou, il y a surtout l’avant-centre Amouzou (19 ans). Tous viennent tenir compagnie aux anciens: Barthélémy Ngatsono, Jean-Baptiste Okouo-Akaba, Siassa, Batomé, etc.
Le choix d’Amouzou s’avère judicieux. Vite adopté par la tumultueuse et exigeante famille stellienne, il se montre tout au long de la saison un digne héritier du Kinois Roger Ekiembolé parti en France cette année-là. Aristide fait tellement parler de lui que l’Allemand Manfred Hoefner, alors sélectionneur national, l’emmène en décembre 1989 au tournoi de l’UDEAC à Bangui.
Un grand buteur se distingue toujours lors des derbies. On n’oubliera pas cette folle soirée du mercredi 12 avril 1989. Au bout, un coup de chapeau (un triplé) d’Amouzou face aux Diables-Noirs. Pour la petite histoire, ce Diables-Noirs-Etoile du Congo en nocturne se termina sur le score de 3-3.
En 1991, Amouzou rêve d’autres cieux. Il s’envole un 6 août dans une direction qui prête à confusion: le Maroc, pour d’aucuns ; la Belgique pour d’autres. Sans succès. De retour au bercail, il enfile une nouvelle fois le maillot national et est sélectionné pour la CAN 1992 organisée par le Sénégal. Mais de retour de Dakar, ‘’Van Basten’’, le surnom donné par ses supporters, disparaît des radars non sans avoir offert à l’Etoile du Congo son septième titre de champion national à Pointe-Noire, aux dépens de Pétrosport. C’était au début du multipartisme dans notre pays. Les gens ne s’intéressaient presque plus au football comme avant, préférant aller à la politique. Aristide, lui, avait fait le choix de l’exil sportif en…Belgique.

G.S.M.

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Heure de Brazzaville

09 octobre 2020, 03: 24

Editorial

NKAYI ET AU-DELÀ

Il y a de la démobilisation dans l’air. Non que le Congo ait vraiment adopté des mesures de rigueur exceptionnelle, mais le fait est que la pandémie du coronavirus marque visiblement le pas ici. Nous nous glorifions à l’envi des chiffres inexplicablement bas des morts et des contaminés. Nous glosons sur le fait que nous avons littéralement feinté cette maladie «née ailleurs où on a mangé du pangolin», comme l’explique avec verve le Congolais tutoyant sa bière. De fait, l’espérance de tout un peuple, de tout un continent est que cette maladie, brutalement surgie en notre société, emportant des pans entiers de population, s’en aille au plus vite.

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