PARLEMENT : Quelles sanctions pour les élus absentéistes?
En ouverture, le 1er février dernier, de la 8e session ordinaire de l’Assemblée nationale, Isidore Mvouba a attiré l’attention des députés qui se distinguent par des absences répétées aux séances, ainsi qu’aux réunions des commissions permanentes. «Je prends à témoin le plénum des députés qu’il s’agit d’un dernier avertissement avant que des sanctions réglementaires ne soient prises à leur encontre», a-t-il martelé.
A l’Assemblée nationale, les absences répétées des députés sont légion. Déjà, parmi les points négatifs qui ont caractérisé la 13e législature de l’Assemblée nationale, il y a la notion d’heure et les absences. Les sessions débutaient avec beaucoup de retard. Les députés venaient et partaient quand ils voulaient, parfois sans attendre la fin des plénières.
D’autres, curieusement, pouvaient se donner le luxe de s’absenter pendant des mois, sans aucune raison valable, ni s’excuser ou prendre une permission auprès du bureau de l’Assemblée nationale. Ils étaient visiblement en déphasage avec la fonction qui est la leur, celle de représenter les populations et exprimer leurs préoccupations.
C’est conscient de cette réalité qu’Isidore Mvouba, président élu de la 14e législature de l’Assemblée nationale, a promis de corriger les excès en remettant les pendules à l’heure. Il a appelé les députés à être des modèles tout au long de la 14e législature pour la bonne image du Parlement.
Ce constat, Isidore Mvouba l’a, une fois de plus, fait le lundi 21 août à l’occasion de la première séance plénière de la nouvelle législature consacrée à la mise en place de la commission ad hoc chargée de préparer les documents organiques de la nouvelle mandature de l’Assemblée nationale. Ceux-ci concernaient le règlement intérieur et le règlement financier.
Mais faire du neuf avec du vieux est un pari risqué: déjà 27 députés étaient absents dans la salle sur 151. D’où le rappel à l’ordre du président de l’Assemblée nationale. «Dorénavant, les séances vont débuter à des heures prévues. L’appel se fera 30mn avant. Après l’ouverture, les portes seront fermées, plus personne n’entrera», a laissé entendre Isidore Mvouba.
Et d’ajouter: «Vous êtes avertis; apprenez à être à l’heure. Vous devez être des modèles tout au long de la 14e législature pour la bonne image du Parlement». Isidore Mvouba entend être le porte-étendard de la rupture à l’hémicycle. «La rupture, c’est aussi le respect des heures fixées pour les séances. Je m’y attèlerai pour qu’il en soit ainsi», a-t-il promis.
A en croire le président de l’Assemblée nationale, les députés ont l’obligation de ne jamais perdre le contact avec l’hémicycle parce qu’ils représentent la population. Derrière chaque député élu, a-t-il rappelé, il y a plusieurs milliers de Congolais. «C’est l’honneur pour eux de les représenter et de les respecter tous, quels que soient leur vote et conviction politique. Les députés doivent être au cœur des débats. Car, la spécificité de l’Assemblée nationale, c’est d’être l’expression du peuple, dans sa diversité. Par conséquent, ils doivent être présents, puisque c’est pour ça qu’ils ont été élus par les populations et que l’Assemblée nationale les paie».
Ces mises en garde ont semblé déranger les députés dont certains sont réputés pour passer pour des absentéistes invétérés. Et pourtant, chaque mois, ils viennent percevoir leurs émoluments ou les primes des sessions auxquelles ils ne prennent pas parfois part.
Malheureusement rien n’a changé. Les séances plénières débutent toujours avec retard, certains députés absents aux séances, ainsi qu’aux réunions des commissions permanentes. Il y en a qui ne se sont jamais présentés depuis le début de la mandature. D’où le dernier avertissement lancé le 1er février 2020 à l’ouverture de la 8e session ordinaire de l’Assemblée nationale. ouverture le 1er février dernier de la 8e session ordinaire de l’Assemblée nationale. «Je prends à témoin le plénum des députés qu’il s’agit d’un dernier avertissement avant que des sanctions réglementaires ne soient prises à leur encontre», a-t-il précisé.
Mais, jusqu’à quelles sanctions le président de l’Assemblée nationale est-il prêt à prendre? En tout cas, les langues se délient et chacune y va dans tous les sens. Pourrait-il sanctionner ses anciens collègues anciens ministres et caciques du PCT qui ne viennent jamais? Quel sacrifice est-il prêt à faire? Ce sont des questions qui restent en suspens.
Cyr Armel YABBAT-NGO
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