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MUSIQUE : La ‘’sirène’’ Faya Tess revisite les classiques de la musique congolaise

MUSIQUE : La ‘’sirène’’ Faya Tess revisite les classiques de la musique congolaise

Auteure et compositrice et originaire de la République Démocratique du Congo, Faya Tess s’illustre depuis 2014 à interpréter des classiques de la musique congolaise des deux rives du fleuve Congo, et notamment des fondateurs de la rumba congolaise, mais aussi de leurs descendants les plus illustres. Ce travail, l’artiste l’a effectué avec les ténors de la musique congolaise établis en Europe depuis des années.

En décembre 2014 par exemple, dans un album titré ‘’Quelques classiques de Tabu Ley, volume I ’’, et à l’occasion du premier anniversaire de la mort de cette icône de la musique, elle a interprété avec brio ses œuvres. En juin 2015, elle sort le volume II de ses mêmes classiques, sous le label d’Air Monde culture, sa maison de production, en collaboration avec le célèbre chanteur Kanta Nyboma.
Le troisième volume, ‘’Au temps des classiques’’, survint en décembre de la même année. La chanteuse continue à rendre hommage aux pères géniteurs de la rumba congolaise moderne : Grand Kallé (Joseph Kabaselé), Franco Luambo Makiadi, et Tabu Ley. Ce travail ne s’arrête pas là. Le 10 mai 2016, elle lance le quatrième volume de sa série. Elle y rend hommage aux Bantous de la capitale, célèbres pionniers de la rumba au Congo-Brazzaville, African Jazz de Grand Kallé et Ok Jazz de Franco Luambo Makiadi.
Le 28 octobre 2016, elle enchaine dans la même série, et sort le volume cinq où elle rend hommage aux deux derniers vétérans de la rumba congolaise moderne : Madilu ‘’System’’ et Lutumba ‘’Simaro’’. Le volume six voit le jour en juin 2017, avec des chansons d’autres artistes des deux rives du fleuve Congo.
Née en 1966 à Kinshasa, Faya Tess est un volcan en constante ébullition, justifiant ainsi son nom de Faya Tess, le feu ravageur. Renonçant aux études devant être sanctionnées par un diplôme d’ingénieur, c’est en 1986 qu’elle rejoint l’un des deux grands courants de la rumba congolaise et école, l’Afrisa international du ‘’seigneur’’ Tabu Ley. Ensemble, ils vont faire les beaux temps du groupe. Dès 1986, elle s’impose comme un élément incontournable, et excelle dans la danse et au chant. Pendant une dizaine d’années, elle aligne les albums, excepté ceux cités en amont.
Dans ses chansons, Faya Tess n’exploite pas seulement le thème de l’amour. Elle est interpellée par ce qui touche l’être humain, et est très sensible aux injustices et aux violations des droits humains. Elle fait scandale avec la chanson ‘’Selimo’’, une dénonciation des mariages arrangés et forcés par les parents. Cette chanson lui ajoutera une autre touche à son aura, celle de la rebelle. Après avoir passé une dizaine d’années dans l’Afrisa international, elle décide de se lancer dans une carrière solo avec son album ‘’Keba’’ en 2000 qui signifie ‘’Attention’’. L’artiste y fait un mélange de différents styles maîtrisés. Avec cet album, elle décroche le prix de la meilleure chanteuse d’Afrique centrale. Maîtresse de son destin, elle s’entoure, quand le besoin se fait sentir, des artistes de renommée internationale. Sa voix enveloppée et captivante enflamme les cœurs à la seule vue de ses yeux doux, dont elle tire le sobriquet de ‘’Sirène d’eau douce’’.
Faya Tess a conquis de nombreux pays d’Afrique, d’Europe et d’Amérique. Elle ne peut se boucher les oreilles sur ce que vit la planète. Bénéficiant de l’appui de Lokua Kanza, elle dénonce, par exemple, l’endettement de l’Afrique dans la chanson ‘’Annulons la dette’’. Elle s’est aussi investie dans une association de sensibilisation contre le VIH et les maladies sexuellement transmissibles en Afrique noire et dans les Caraïbes. Pendant ses concerts dans différentes villes, Faya Tess mène des actions de prévention auprès de la population.
Elle a totalisé 35 ans de carrière musicale le 14 mars dernier, mais aucun concert n’a été organisé à cause de la pandémie du COVID-19. Sa riche discographie est constituée d’albums comme ‘’Camarade O’’ (1986) ; ‘’Nadina’’ (1988) ; ‘’Moto akokufa’’ (1989) ; ‘’Allo Paris’’ (1991) ; ‘’Sam Tora’’ (1993) ; ‘’Kebo beat’’ (1997). Des œuvres qui, dans l’ensemble ont connu la participation de Tabu Ley et de l’Afrisa international.
En 2000, la chanteuse lance ‘’Keba’’, qui reçoit le trophée de meilleur album d’Afrique centrale ; en 2004, arrive ‘’Drop the debt’’, dont la chanson ‘’Bana’’ est chantée par Lokua Kanza ; en 2009, ‘’Libala ya temps plein’’ et ‘’Désolé’’ en 2014, désigné meilleur album qui lui a permis de glaner le trophée Litomba.

Alain-Patrick MASSAMBA

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A propos de l'auteur

Heure de Brazzaville

25 février 2021 15 h 09 min

Editorial

Un coup K.O. ?

Si les choses restent en l’état, la prochaine élection présidentielle, en mars, aura tout d’une consultation sans grand enjeu. La décision annoncée par l’UPADS, de ne présenter aucun candidat à cette échéance électorale et de n’en soutenir aucun, pourrait ôter tout son crédit à cette consultation majeure. Ce serait même pire qu’un boycott électoral. Car la plupart des grands leaders de l’opposition ont fait savoir leur refus d’aller au vote.

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