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LU POUR VOUS : «Nous sommes en guerre» de David Gomez Dimixson

Publié aux éditions L’harmattan-Congo Brazzaville depuis le 25 février 2020, ce recueil est un réquisitoire contre la pandémie du sida qui se transmet par le sang, rouge comme la couleur rougeâtre de la couverture du livre.

Si tu choisis la vie, je te prête ma langue» écrivait l’illustre poète Tchicaya U Tam’Si.
Attiré très tôt par la muse, David Gomez Dimixson inaugure son compteur livresque en suivant les mêmes traces. S’armer de la plume pour faire reculer l’immonde menace de la vie, afin que règne la joie et l’harmonie dans toutes les dimensions de l’existence humaine. Parmi les fléaux à succès dans le monde actuel, il y a le VIH et SIDA, pandémie qui sème la mort avec des chiffres très troublants, causant chaque année presque un million de victimes dans le monde. Tous les pays et continents sont concernés.
David, à l’image du roi israélite de la Torah ou de la Bible, s’engage, en s’appropriant le pouvoir des mots, à éveiller les consciences, mobiliser les volontés contre l’offensive généralisée du virus-Goliath du SIDA qui se répand par le brassage et l’émigration du sang d’une personne à l’autre, d’un lieu à l’autre, laissant derrière, stress et désolation. Par-ci un amour trahi, par-là des vies brisées. Même des innocents comme les nouveau-nés ne sont guère épargnés. Le cri «Nous sommes en guerre!» est loin d’être seulement l’écho de l’indignation profonde du jeune poète vis-à-vis des réalités funestes de son temps, mais aussi une proposition de recette, un baume psychologique, une intercession et plus que tout, un avertissement et un chant d’espoir.
Presque tous les états d’âme sont exprimés dans le recueil toutes les sensibilités, interpellées par une convocation des tournures fort imagées, aux formes variées et éloquentes. Malgré le tableau lugubre qui correspond valablement à la nature des sujets évoqués, le langage demeure très attrayant, et d’une poétique majeure, digne des grands poètes lyriques comme Jean-Baptiste Tati Loutard, Bernard Belin Dadié, Gabriel Mouéné Okoundji… «Les délices de la vie/ Empoisonnent le bien-être/ Le chemin des plaisirs/ Est devenu un sépulcre/ Dont les fondements/ Sont le labyrinthe sinueux/ Des ossements desséchés», écrit le poète.
La tonalité tragique est prééminente dans la plupart des poèmes. Cela traduit l’élan de compassion du poète humaniste à l’égard des victimes du Sida, et des phénomènes connexes y relatifs. Comme le déclarait Terebnce, «je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger», David Gomez Dimixson partage intérieurement la condition -triste ou heureuse- de ses contemporains. Et les «mots à rougir» sont en effet transformés en mots d’espérance au-delà de cette «guerre qui a trop duré».
Dans le poème «Emprunte aux langues des mots migratoires», l’auteur recommande d’adapter le langage à chaque couche sociale, particulièrement celle des plus déshérités, les non-scolarisés. «Vivre sans le SIDA est un choix personnel», clame-t-il tout en en faisant une intelligente démonstration.
Ainsi le poète appelle à se mettre au-dessus de la mêlée, veiller et persévérer dans la lutte continuelle contre ce scandale des temps modernes le SIDA qui est loin d’être un mythe.
Âgé de 21 ans, David Gomez Dimixson est étudiant à l’Institut supérieur d’interprétariat. Il est également compositeur. ‘’Nous sommes en guerre’’ est son tout premier livre.

Aubin BANZOUZI

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A propos de l'auteur

Heure de Brazzaville

21 janvier 2021 9 h 33 min

Editorial

Quand commencent les guerres

C’est une lapalissade : tous les événements de notre pays ont, comme tous les faits sociaux, un début et une fin. Mais ils ont surtout une cause et des acteurs. La cause peut être bonne, les acteurs mauvais. La cause peut avoir une finalité noble, mais son déroulé se faire dans la douleur. Au bout de tout, il y a le ressenti de ce qui devait être, de ce qui aurait dû être.

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