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LU POUR VOUS : «De la dette publique chez les classiques. Archaïsme ou actualité!»

LU POUR VOUS : «De la dette publique chez les classiques. Archaïsme ou actualité!»

Face à la crise politico-économique qui tenaille la société congolaise, deux experts locaux, Jean-Anaclet Mampassi et Jean-Ignace Tendelet, proposent une analyse et d’éventuelles issues, en revisitant la pensée économique classique.
Cet essai d’économie exprime une grande méfiance sur l’endettement public comme moyen de sortie de crise. Le constat part de l’importante aide de financement octroyée aux pays en développement par les organismes financiers multilatéraux et banques internationales, de même par les pays développés, depuis les années 1960.
Cette assistance étrangère qui devait servir à l’investissement en vue de la croissance économique n’a donné lieu qu’à un fort endettement plus élevé qu’avant, particulièrement pour les pays du Golfe de Guinée. Au point que le remboursement de la dette devenait presque une tâche impossible.
Pour pallier la situation, des plans visant à atténuer ou à annuler cette écrasante dette ont été mis en route dès 1985 jusqu’à l’élaboration de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (IPPTE) en 1999. En contrepartie, les objectifs ayant concouru à cet excessif endettement ont été loin d’être atteints.
Devant cette impasse, les deux économistes s’inquiètent: «Lorsque le stock de la dette nationale s’est accru, au point de paralyser la croissance (debt overhang) et les efforts de lutte contre la pauvreté et au regard de l’expérience douloureuse et fortement dommageable des années 1980-90, peut-on encourager la pratique systématique de l’emprunt public? Ne faut-il pas, au contraire, recommander aux Etats d’accommoder leur train de vie à hauteur de leur revenu?»
En se référant à l’histoire de l’économie européenne, les plus grandes causes d’endettement public ont été principalement le financement des guerres. La guerre est réputée être financièrement ruineuse. C’est pourquoi, en termes économiques, il y a plus à gagner à investir pour éviter ou prévenir les conflits armés que de les provoquer ou de les entretenir, car les guerres coûtent non seulement chères, mais elles sont aussi préjudiciables pour le développement des Etats, en l’occurrence les secteurs primordiaux comme l’éducation et la santé prennent un grand coup. Juste par digression, André Milongo et Rigobert Andely, deux grandes figures congolaises en matière de bonne gestion des affaires publiques sous l’ère démocratique, nous ont laissé un exemple assez éloquent à ce sujet. Leur témoignage pacifiste et patriotique demeure encore frais dans nos mémoires!
«Pour les auteurs classiques, l’Etat tel qu’il existe est un appareil inefficace du point de vue de la création des richesses. Il est le plus souvent associé aux guerres inutiles et désastreuses, aux projets gigantesques, au luxe dévorant des ministères, aux prodigalités ruineuses et aux dépenses militaires improductives. Lorsque le souverain (…) recourt allègrement à l’emprunt, une funeste invention qui accable les générations futures et déclare la postérité débitrice à perpétuité», nous avertissent les deux experts (Mampassi et Tendelet).
A contrario, l’habileté économique exige que les finances publiques soient utilisées avec discernement pour les réalisations productives d’intérêt public comme l’électrification du pays et l’amélioration du réseau ferroviaire et routier, tout en garantissant l’efficacité de l’administration et un climat ou une politique favorable pour l’essor du secteur privé et agricole.
Jean-Anaclet Mampassi est docteur ès sciences économiques de l’université de Bordeaux et ancien économiste au bureau du Fonds monétaire international.
Jean-Ignace Tendelet est aussi docteur ès sciences économiques de l’université de Paris, ancien directeur général du Développement durable.
Les deux enseignent à la Faculté des sciences économiques de l’Université Marien Ngouabi.

Aubin BANZOUZI

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A propos de l'auteur

Heure de Brazzaville

30 novembre 2020 23 h 54 min

Editorial

Tout est réglé

Il y a une jurisprudence africaine en matière d’élections. Au moment où nos délégués s’apprêtent à quitter Madingou après leur participation à la concertation politique de Madingou, il ne serait pas inutile de rappeler que, en principe, c’est pour mieux préparer la présidentielle de mars prochain que cette rencontre de trois jours a eu lieu. Mieux préparer, c’est-à-dire ôter sur le chemin de ce scrutin majeur les obstacles qui pourraient conduire à la contestation des résultats.

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