JUSTICE : Six paris à gagner par les magistrats des cours et tribunaux
Dans son adresse aux magistrats des cours et tribunaux la semaine dernière à l’occasion des vacances judiciaires, le premier président de la Cour suprême, Henri Bouka, s’est appesanti sur six paris que ces derniers sont appelés à gagner «grâce à un travail acharné, déterminé, plus méthodique». Il leur a donné des consignes afin qu’ils puissent mettre à profit ce temps de repos.
Henri Bouka a tout d’abord rappelé qu’il était de tradition que les magistrats aillent en vacances du 1er août au 30 septembre. Mais à cause du coronavirus, ce calendrier a connu quelques perturbations. Il les a exhortés à mettre à profit ce petit temps de repos, qui permettra de préparer à reprendre, avec encore «plus de détermination et d’acharnement, le travail qui nous attend, chacun au sein de sa juridiction, afin que comme jamais auparavant, toutes les juridictions à tous les niveaux, rayonnent à travers les paris qu’elles doivent remporter, dans une nation encore bien jeune, quand on la regarde à travers le fonctionnement à tous égards de sa justice.»
Le premier président de la Cour suprême a rappelé ces six paris: «le respect et l’observation stricte des lois de procédure et de fond dans l’exercice de notre métier de juge, que l’on soit en fonction dans les services de poursuite d’instruction ou de jugement, dans une juridiction d’instance, d’appel ou à la cour suprême; le travail acharné, gage de notre réussite à relever avec succès et fierté, le défi de prononcer les décisions attendues de nous dans les délais à notre portée de 8 à 10 mois suivant notre saisine, qu’il s’agisse des juridictions d’instance, d’appel ou de la Cour suprême; le respect des dispositions contenues dans les textes de loi édictées à cet égard en ce qui concerne la périodicité des audiences criminelles, ce qui permettra aux cours et tribunaux, par l’exemplarité des peines prononcées, de prendre leur part de responsabilité dans la lutte contre la montée de certaines formes nouvelles d’agissements criminels; la réorganisation interne et sans aucune forme de complexe de certains services, au seins des juridictions d’instance et d’appel en particulier, pour enfin mettre sur les rails le service de poursuite de l’exécution des sentences, pénales pécuniaires et non pécuniaires dont dépend celui du casier judiciaire; le bannissement total des décisions prononcées sans motifs écrits.»
Le premier président de la Cour suprême a relevé, cependant, que dans une nation jeune, les défis à relever dans le secteur de la justice sont en nombre infini. «Si j’en faisais l’inventaire exhaustif, la présente adresse pourrait hélas, par cela seul, manquer de sa pugnacité. C’est pourquoi j’ai choisi, pour cette année judiciaire qui s’achève, de limiter mon adresse, à ces seules questions» a dit Henri Bouka. Avant d’inviter ses collègues de la Cour suprême à réfléchir sur les nécessaires suggestions à faire à l’exécutif en ce qui concerne la relecture de certains textes de lois car dit-il, c’est par les réformes que s’organise et se secrète le progrès. Pour lui, en matière de justice, la cour suprême, comme jamais par le passé, doit contribuer par des suggestions tirées de l’expérience accumulée à ce travail de réforme qui par la correction des faiblesses et écueils constatés et par la nécessaire et utile innovation, assure le succès et le progrès.
Pascal
AZAD DOKO
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