Donner à tous des chances égales dans l’accès aux logements décents

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Brazzaville se métamorphose et ressemble à un grand chantier. Tous les mois, voire toutes les semaines, de récents grands et beaux édifices publics et privés jaillissent du sol et font honneur aux bâtisseurs. Près de 2.000 habitations (Kintelé, quartier Dragage, Hôpital militaire, camp Clairon...) sur les 9000 logements en chantier dans les programmes immobiliers réalisés grâce à un partenariat public/privé, sont en cours d’achèvement.

L’ambition du président Denis Sassou Nguesso et son gouvernement de faire du Congo un pays émergent à l’horizon 2025, exige la mise en place d’une politique ambitieuse du logement, en général, et celle du logement social, en particulier, sur toute l’étendu du territoire national. Ceci, dans le but de réduire le déficit cumulé durant des décennies, en terme de logements, et dans le domaine social, améliorer les conditions de vie et le pouvoir d’achat des populations d’enseignants, d’infirmiers, d’agents de la force publique, de fonctionnaires, de commerçants, d’artisans, etc.
Cependant, cette relance de la politique du logement au Congo ne saurait s’atteler à construire des logements destinés, uniquement, à satisfaire les besoins des populations de certaines agglomérations ou une classe donnée de la population. Barack Obama disait, dans son discours d’investiture: «Un pays ne peut prospérer longtemps en ne favorisant que les plus prospères». Les populations brazzavilloises ou pontenégrines voyaient, avec émoi, certains immeubles ou blocs d’immeubles (O.c.h, Sonaco, immeubles fédéraux, immeuble Air Afrique en face de la maison d’arrêt de Brazzaville, immeuble dit des Italiens et bien d’autres) se retrouver dans un état de délabrement très avancé. Aujourd’hui, certains sont déjà réhabilités et moderniser, tandis que d’autres attendent encore.
Au-delà de tout ceci, les difficultés observées dans la gestion des parcs immobiliers, dans le passé, à Brazzaville et à Pointe-Noire devraient nous interpeller. La complexité du problème du logement aurait suscité la concertation ou la création de commissions composées d’un certain nombre d’experts et d’acteurs (sociologues, économistes, architectes, ingénieurs, maires, conseillers départementaux, élus locaux, juristes, urbanistes, notables...), afin de parvenir à une politique plus adaptée aux réalités congolaises, ainsi qu’à son évolution.
Toutefois, pour palier le vide existant dans le domaine du logement social au Congo et accélérer l’attribution des logements, le législateur est sur l’examen des textes soumis par le gouvernement, concernant le logement. Aussi, il devra anticiper sur les différents moyens à mettre en place, pour une politique d’envergure et entreprendre la réhabilitation des logements anciens, la construction de nouveaux logements dans les villes et à l’intérieur du pays. Une rigueur exceptionnelle devra accompagner ces dispositifs, pour éviter les spéculations de toutes natures et autres dérives.
Une loi-cadre devra fixer les grandes lignes du dispositif et une réglementation précise, courte, claire et d’une utilisation aisée, devront intervenir dans les six mois du vote de la loi en cours d’adoption, avec un impératif clair d’accessibilité et de lisibilité pour tous les citoyens, en matière d’accès au logement.
L’attente de l’examen des textes législatifs relatifs aux logements commence à être jugée trop longue par les populations mal logées ou asphyxiées par des loyers trop élevés. La réussite de la mission assignée à la Soprim, la société nationale des H.l.m et la Decelba, de redonner, à tous, des chances égales dans l’accès aux logements décents (logements sociaux locatifs et logements économiques en accession à la propriété) est un véritable challenge.
En définitive, la réussite de la politique de construction et de gestion de logements sociaux aura un grand impact au sein de la population, dans les grandes agglomérations urbaines comme à l’intérieur du pays, dès lors qu’elle facilitera le déploiement des fonctionnaires (enseignants, agents de la force publique, médecins, magistrats, vétérinaires, agronomes etc.) dans l’hinterland, améliorera la qualité de la vie, le pouvoir d’achat de nombreux ménages et soutiendra l’économie nationale. Bien qu’elle n’ait pas pour objectif principal la rentabilité économique directe, la bonne architecture d’une politique de logements sociaux soutient la croissance et améliore l’outil de production, ainsi que les indicateurs sociaux et bien d’autres.

James GASSONGO

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