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Congo: chronique d’un complot avorté

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La France néocoloniale, incarnée par certains lobbies, voudrait sans nul doute diriger le Congo par procuration. Elle l’a fait porter par quelques opposants parachutés comme  Jean-Marie Michel Mokoko, Charles Zacharie Bowao et consorts. Malheureusement, sans l’accord du peuple, ce plan a lamentablement échoué le 20 mars 2016. Depuis, cette  France politique, nostalgique et néocoloniale, est estomaquée. Elle multiplie déclarations d’injonctions, d’intimidations, sur fond de conspiration…

 

La pression française est très forte, avec la volonté affichée ridiculiser les Congolais. Mais, le grand peuple du Congo est resté indifférent aux appels divers à l’insurrection civile et armée et à tous autres actes terroristes de nature à porter atteinte à la sureté de l’Etat. Conscient de la  souveraineté du Congo, reconnue par la communauté internationale, et du fait qu’il n’était plus possible, après le cas libyen, d’opérer à ciel ouvert, les néocolonialistes français ont tenu à infantiliser ce pays, dans la stabilité, qui marche résolument vers son développement, en utilisant ses propres filles et fils. Le prétexte parfait trouvé pour mettre en exécution un complot planifié a été le contexte, le processus électoral qui devait aboutir à l’élection du président de la République.

Souiller l’honneur du Congo
Les filles et fils du Congo, qui ont échoué à faire de leurs rêves d’accès au pouvoir, une réalité, induisent quotidiennement en erreur leurs  amis, avec des informations erronées, parce qu’à leurs yeux, l’honneur de la patrie importe peu. Ils ont donné trop d’assurance à la France néocoloniale et nostalgique de la Françafrique. Celle-ci s’est mise à rêver de voir le Congo basculer dans le désordre, comme la Lybie après l’assassinat préparé de Muammar Kadhafi. Ce rêve a commencé à prendre forme  avec ce que l’on a présenté comme la «révolution burkinabè» pour laquelle, tout le monde sait aujourd’hui que  la France n’y était pas étrangère.
Mais, tout se fait pour souiller l’honneur du Congo. Les conséquences sociales sont déjà visibles avec les déplacements des populations dont l’instinct de survie envoie dans toutes les directions possibles. Mais, ces conséquences sont aussi économiques, puisque le désordre ainsi créé n’est pas favorables aux investissements étrangers dans le pays.   

Complot évident contre le Congo
Le 11 mars 2016, alors que la campagne pour l’élection présidentielle du 20 mars 2016 suivait calmement son cours au Congo, depuis le 4 mars, le site Internet starducongo.com publiait un communiqué du Consulat général de France à Pointe-Noire qui recommandait à la communauté française «en particulier jusqu’à la fin de la campagne officielle le 18 mars, d’adopter la plus grande réserve et d’éviter les lieux de rassemblement». Puisque les services diplomatiques ne lancent jamais ce genre d’alertes au hasard, on peut comprendre que le Consulat de France à Pointe-Noire avait des informations de nature à lancer un tel appel à ses compatriotes. Sauf que le consulat français qui n’est pas l’unique dans la ville de Pointe-Noire, était le seul à avoir lancé cette peur sur la ville.
Mais, quelques jours auparavant, c’est Maurice Braud, qui a, le 7 mars 2016, au nom du Parti socialiste français, pondu une déclaration dans laquelle il demandait maladroitement à la République du Congo de reporter l’élection présidentielle du 20 mars 2016. Selon le commentaire de  leur propre média (R.f.i), le Parti socialiste français dirait tout haut ce que François Hollande penserait tout bas.
C’est l’Union européenne qui sonnait l’olifant, à travers une autre déclaration complètement orientée et profondément incompréhensible au Congo. Visiblement mal informée, l’U.e a annoncé, dans cette déclaration publiée du 19 février 2016 -un mois avant la tenue du premier tour du scrutin- sa décision de ne pas envoyer des observateurs électoraux au Congo, pour le scrutin du 20 mars.
Pour la première fois, les résultats d’une élection avaient été jugés avant la tenue du scrutin. Comme le disait le ministre congolais de la communication, Thierry Moungalla, «cautionner ou refuser de cautionner à l’avance une élection qui n’a pas encore eu lieu, ça me paraît un concept assez curieux». En toute logique, l’Union européenne s’était volontairement exclue du processus électoral au Congo, par ce fait. Le déroulement du scrutin et les résultats ne devaient, donc, plus être ses préoccupations, dès qu’elle a décidé de boycotter leur observation. Mais, non! Comme au temps jadis, téléguidée par la France, qui selon R.f.i l’a poussée à cette décision maladroitement anticipée, l’U.e a resurgi après le scrutin, évidemment pour donner raison à ceux qui voyaient en elle une institution instrumentalisée. Tout apparaît comme si la France et l’Union européenne ne sont plus des partenaires des Etats, mais des individus, en l’occurrence de quelques membres de l’opposition politique au Congo.
Un activisme politique et une attitude qui trahissent  les vraies intentions
L’ampleur du complot contre le Congo et les Congolais est démontrée par la classe politique française qui s’est volontairement plongée dans un émoie comme jamais auparavant au sujet  de l’élection présidentielle du 20 mars dernier. Même lors du drame du 13 novembre 2015 à Paris, les Congolais n’ont pas ainsi entendue cette politique comme cela a été le cas sur la présidentielle du 20 mars 2016.
En effet, du Parti socialiste au Front national, en passant par Europe écologie les verts, chacun a voulu  gagner du crédit en France, en parlant du Congo, uniquement sur la base des informations qui se  sont révélées au jour le jour  erronées. De l’élection présidentielle du 20 mars 2016 et la défaite prévisible  de l’opposition au prétendu génocide du Pool,  en passant par l’attaque terroriste du 4 avril 2016 dans les quartiers Sud de Brazzaville,  aucun de ces acteurs français n’a cru utile de prendre une autre version des faits, capables de les aider à avoir un point de vue objectif sur le Congo.
Le ridicule ne tuant pas, la France néocoloniale a même cru de son devoir de mettre en doute l’attaque des quartiers Sud de Brazzaville par les terroristes ninjas dont l’action a été pourtant  annoncée aux Congolais, le matin du 4 avril, par R.f.i  qui diffusa, ce jour-là,  des témoignages poignants sur l’objectif  et les cibles des assaillants ainsi que la déclaration de Ntumi qui reconnaissaient que ces assaillants étaient bien ses militants qui avaient pris les armes pour se prémunir de ce qui s’était passé à Pointe-Noire et pour manifester leur mécontentement  des 32 ans au pouvoir de Denis Sassou-Nguesso. Ces déclarations sont encore récentes et peuvent être consultées dans les archives de R.f.i.
C’est le site du Monde.fr qui rapporte d’ailleurs plus clairement les propos de Ntumi qui reconnaît «encadrer et soutenir les populations qui agissent contre ce pouvoir qui n’hésite pas à employer la force, face à des gens à mains nues dont certains ont décidé de prendre les armes». «Ce ne sont pas les miennes, car je les ai rendues, assure-t-il. Mais, il en reste beaucoup à Brazzaville et la voie armée n’est plus exclue par certains. Nous sommes entrés dans la phase de contestation».
Il reste à la France de dire plutôt aux Congolais que face à une telle opération menée par  un individu qui se met en bande organisée et armée pour kidnapper et tuer des innocents, comme bon lui semble, brûler, piller  et casser à son goût, l’Etat devait offrir des fleurs. Peut-être que comme il s’agit du Congo que la France néocoloniale n’aime pas, ces actes ne peuvent pas être qualifiés de terroristes. Et, comment donc devrait-on qualifier la somme de tous ces agissements? En attendant la réponse, l’attitude de cette France désuète ferait certainement tourner le général De Gaulle dans sa tombe.

Sylvain BAKANAWA

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