ADMINISTRATION DU TERRITOIRE : Les travailleurs menacent d’aller en grève

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Les travailleurs de l’Administration du territoire menacent d’aller en grève, dans quelques jours, si le dialogue n’est pas rétabli avec le ministre de l’Intérieur et de la décentralisation. C’est la quintessence de la réunion que le Bureau exécutif national du Syndicat des travailleurs de l’administration du territoire (SYTRAT) a tenue le 21 juillet dernier à Brazzaville, sous la direction de M. Emmanuel Onkouo. Une rencontre sanctionnée par une déclaration dont voici l’intégralité.

 

«Le Bureau exécutif national du Syndicat unique des travailleurs de l’Administration du territoire (SYTRAT), réuni le 21 juillet 2020 à son siège, sous la direction de M. Emmanuel Onkouo, le président dudit syndicat, a examiné le point inscrit à l’ordre du jour, à savoir: l’examen du niveau d’exécution du cahier des charges.
Considérant que les négociations qui avaient commencé entre le ministre et le bureau syndical étaient rompues depuis le 23 avril 2013;
Considérant la volonté manifeste du ministre refusant de recevoir le syndicat, malgré les multiples demandes d’audiences;
Considérant que l’attitude du ministre est contraire à la volonté de Monsieur le Président de la République qui prône le dialogue pour la résolution des problèmes sociaux;
Le Bureau exécutif national constate la rupture de dialogue entre l’administration et le syndicat. Il réitère les principales préoccupations des travailleurs contenues dans le cahier des charges, à savoir:
1- La question du statut particulier:
Au cours des séances de travail tenues avec monsieur le ministre de l’Intérieur et de la décentralisation, il avait pris le ferme engagement pour l’aboutissement de notre statut particulier avec celui de la Police. Hélas, après une longue attente, le bureau constate que seul le statut de la Police a été signé.
2-La question des nominations:
L’administration du territoire ressemble à un dépotoir des retraités et d’autres agents assimilés venus d’autres départements ministériels, et qu’en conséquence, les cadres de l’administration du territoire continuent d’être marginalisés au profit des hommes politiques. Les statistiques montrent que sur 364 postes de commandement à pourvoir 341 sont occupés par ces assimilés.
Pour preuve, sur les dernières nominations: 90 sous-préfets, il y a seulement 6 agents de la territoriale. 43 administrateurs de communauté urbaine, un seul agent de la territoriale. Au niveau des administrateurs-maires d’arrondissement, sur 23, aucun agent de la territoriale n’est promu.
3-L’amélioration des conditions de travail des agents:
a- La question des bus de transport du personnel: il n’existe présentement aucun bus pour assurer le transport du personnel ;
b- L’insuffisance de l’outil informatique: la modernisation de l’administration passe par l’informatisation des structures de travail.
A ce tableau sombre de l’administration du territoire, le bureau exécutif national du SYTRAT demande au Gouvernement:
1-Sur la question du statut particulier:
La mise en place d’une commission paritaire (administration- syndicat) en vue de la réactualisation du projet.
2-Sur la question des nominations:
Dans son adresse aux préfets le 1er mars 2003, le Président de la République, Son Excellence Denis SASSOU-NGUESSO disait en substance, je cite: «L’égarement a été ces dernières années le fait de considérer les Préfets comme des politiques. Les Préfets sont des cadres administratifs, ils relaient l’action du gouvernement, ils ne sont pas les représentants des partis politiques.»
Aujourd’hui, la situation devient pire encore avec les nominations partisanes des hommes politiques qui s’effectuent au ministère de l’Intérieur et de la décentralisation. Le Bureau exécutif national sollicite à cet effet l’intervention du Président de la République, afin de restaurer la dignité et l’honneur de l’administration du territoire, pour qu’elle retrouve ses lettres de noblesse dans la nomination des cadres de l’administration du territoire aux postes de commandement à un pourcentage de 70%.
3-Sur l’amélioration des conditions de travail des agents:
La mise en circulation des bus de transport de travailleurs et la dotation en outil informatique de tout le ministère de l’Intérieur et de la décentralisation.
Le Bureau exécutif national interpelle enfin le ministre de l’Intérieur et de la décentralisation à prendre toutes les dispositions en vue de la reprise du dialogue avec le syndicat. Dans le cas contraire, une grève illimitée sera lancée dans l’ensemble du territoire national, dans un délai de 15 jours.

Fait à Brazzaville, le 21 juillet 2020

Le Bureau exécutif national.

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