Ouverture des sessions ordinaires de l’assemblée nationale et du sénat : Un appel à la méditation en vue de préserver la paix et la démocratie
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- Publié le vendredi 6 mars 2015 10:49
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Après deux mois d’intersession, les deux chambres du parlement ont procédé, lundi 2 mars 2015, au palais des congrès, à Brazzaville, à l’ouverture respective de leurs sessions ordinaires dite administratives. Pour l’assemblée nationale, c’était la 8ème session administrative ouverte par son président, Justin Koumba, et la 38ème session pour le sénat, dont l’ouverture a été présidée par André Obami-Itou, président du sénat.
Les deux cérémonies d’ouverture se sont déroulées en présence de Bienvenu Okiemi, ministre de la communication et des relations avec le parlement. Justin Koumba a mis l’accent sur le volet social, face aux effets néfastes de la baisse du prix du baril de pétrole.
Au total, cinq affaires sont à l’ordre du jour de la session administrative de l’assemblée nationale, parmi lesquelles le projet de loi portant création d’un établissement public dénommé: Hôtel Alima Palace, à Oyo (département de la Cuvette) et trois propositions de loi initiées par les députés Alain Pascal Léyinda, Benoît Bati, Valère Gabriel Eteka Yemet, portant sur l’organisation des associations, la création de l’ordre des géomètres experts.
Ouvrant les travaux de cette session ordinaire dite administrative de l’assemblée nationale, Justin Koumba est revenu sur la baisse du cours du baril de pétrole, à l’origine de la baisse des recettes de l’Etat et qui a une influence néfaste sur l’économie nationale, générant ainsi des frustrations dans le fonctionnement des structures publiques. «La demande sociale, quant à elle, s’est fortement accrue en termes de droits humains, de développement durable, de dérèglement climatique ou, directement, de participation des jeunes, des femmes et des minorités à la vie publique», a-t-il dit.
Dans ce contexte fortement perturbé, Justin Koumba s’est interrogé s’il faut continuer à rester indifférent. Non, rétorque-t-il. «Il apparaît, en tout cas indispensable de coordonner les anticipations. Ce qui nécessite une vision claire de l’intérêt national», a fait savoir le président de l’assemblée nationale, qui estime que toutes ces situations exigent l’implication de son institution, «non pas seulement sous la forme de la représentativité, mais également, sous la forme de l’expression d’un consensus éclairé et formel sur la nécessité de la gestion du long terme, au niveau national».
Fort de cela, Justin Koumba pense qu’une autre approche décisionnelle s’impose, qui transcende les mécanismes traditionnels du court terme pratiqués dans les politiques publiques. «C’est ainsi qu’intervient l’urgence de la modernisation institutionnelle indispensable, pourvu qu’on extraie les aspects subjectifs inhibiteurs. Un parlement responsable et actif est le maillon de ce processus. Il reste, en effet, le lieu privilégié de prévention, de médiation et de résolution des conflits. Faute de quoi, la rue impose sa loi», a-t-il déclaré.
Les sénateurs, quant à eux, examinent, au cours de leur session administrative, huit affaires, dont cinq à caractère législatif et trois internes. Parmi celles-ci, on peut citer le projet de loi portant création de l’Agence congolaise de normalisation et de la qualité, le projet de loi règlementant le système national de normalisation et de gestion de la qualité, le projet de loi relatif au statut de la copropriété des immeubles bâtis, la proposition de loi modifiant et complétant certaines dispositions de la loi 23-96 du 6 juin 1996 fixant les conditions d’entrée, de séjour et de sortie des étrangers, etc.
Après avoir fait observer une minute de silence en mémoire de la sénatrice Anne Bitsindou, décédée en février écoulé, le président du sénat, André Obami-Itou, dans son discours d’ouverture, a rappelé que le contexte national est dominé par le débat sur la Constitution du 20 janvier 2002. A cet effet, il a invité la classe politique et les acteurs de la société de la société civile à méditer sur les propos du chef de l’Etat, prononcés à l’occasion du nouvel an 2015, dans le but ultime de préserver la paix et la démocratie dans le pays.
Cyr Armel YABBAT-NGO