67 ans !
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- Publié le mardi 3 septembre 2019 14:33
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Le 4 septembre de chaque année se renouvelle pour nous le plaisir d’une tradition de mémoire. C’est le 4 septembre 1952 en effet, que notre journal fut fondé. Mémoire heureuse, parce qu’elle nous donne l’incontournable opportunité de rendre hommage à tous ceux qui ont contribué à la naissance et à la croissance de cet instrument de pastorale sociale de l’Eglise catholique.
Le Père Jean Legall et les missionnaires spiritains qui participèrent avec lui à la pénétration de ce journal dans les foyers chrétiens d’Afrique centrale ont planté au cœur de l’Afrique un témoin de notre Histoire, la bonne comme la moins bonne.
Depuis 67 ans, une fois par semaine d’abord, puis deux fois ensuite, le mardi et le vendredi, nous poursuivons la tradition de mettre à votre disposition une vingtaine de pages d’informations que nous voulons originales, pas alignées, pas du tout dictées par des lobbies mais par la recherche et la mise en exergue de tout ce qu’il y a de bien et d’exaltant chez l’homme. Cela ne nous vaut pas que des amis; ne nous assure pas toujours de boucler nos fins de mois sans anxiété. Mais ce choix nous vaut d’être proche de l’Eglise, experte en humanité, sans nous compromettre dans des politiques qui nous engagent dans les culs de sac humanistes.
Il y a, bien entendu, beaucoup d’eau qui a coulé sous les ponts depuis ce jeudi 4 septembre 1952! Nous étions alors sous la domination d’une colonisation française dont nous ne nous départirions que huit ans plus tard. Puis nous avons commenté les premières années de l’indépendance; les premiers errements; les premières atteintes aux droits et aux libertés. Les premières années d’un communisme de pancarte, pour reprendre partiellement l’expression de Côme Manckassa, un des nôtres qui a fini sociologue de renom et ambassadeur, furent scrutées sans concessions.
Cela nous valut des emprisonnements, des tortures et des incompréhensions à l’infini que seul un Bernard Mackiza pourrait conter par le menu. Nous avons raconté le parti unique; l’assassinat du Cardinal; la restauration du multipartisme. Avec la même passion, nous avons dit l’Afrique au monde, et le monde à l’Afrique. Au milieu des défis de tous les instants, nous avons tracé notre sillon et entendons mener à bien notre exaltant devoir de dire, de penser et de montrer la liberté et le fruit de la liberté, en Afrique et ailleurs.
Aujourd’hui La Semaine Africaine a 67 ans. C’est l’âge des passions calmes chez l’homme. Pas dans un journal où la totalité de ceux qui le font chaque semaine est plus jeune que leur entreprise! Nous sommes appelés à poursuivre cette œuvre de passion et à la transmettre aux générations futures. A garder l’honnêteté de nous situer à mi-parcours des applaudissements d’automates et de la critique par principe. C’est une position inconfortable qui nous vaut louanges et critiques, souvent en alternance.
Mais nous continuons de compter sur vous; lecteurs. Vous nous grandissez en nous critiquant; vous nous encouragez en continuant de nous lire. La situation socio-économique du pays, les nouvelles technologies du monde, un environnement ouvert à la concurrence débridée ne nous facilitent pas le travail chaque jour. Il est des jours sombres et d’autres lumineux. Mais nous continuons dans le devoir de servir une information de qualité, comme l’avaient voulu les fondateurs.
Albert S. MIANZOUKOUTA