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Publié le mercredi 31 juillet 2019 11:11

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Le deuxième tour du Baccalauréat technique, session de juin 2019, a libéré des résultats qui peinent à convaincre. 100% de réussite. C’est à dire: 5786 candidats admissibles, 5786 admis, avec une moyenne égale ou supérieure à 10/20. C’est plus que louable! Même dans les pays où les lycées techniques sont les plus «bûcheurs», les laboratoires les mieux équipés et les systèmes de surveillance et de correction des copies les plus verrouillés à la fraude, un tel résultat ferait rougir de fierté nationale.

Ne dédaignons pas notre plaisir de nous voir enfin hisser au rang des nations dont la jeunesse studieuse remplit de fierté les parents. Nos enseignants se seraient donc donné à fond pour faire entrer dans les têtes de nos jeunes théories et théorèmes. Tout au long de l’année, l’Etat aura également assuré ses obligations pour que grèves et débrayages sauvages ne viennent pas entacher cette scolarité? Et nous, parents, nous nous serions donnés à fond pour surveiller les devoirs de maison, assurer le transport journalier et le petit en-cas de nos adolescents, le petit argent de poche…
Tout aurait été fait pour que la génération 2019 de nos futurs techniciens ne soit perturbée par rien, ni de la part de l’Etat, ni du corps enseignant, ni des parents: rien! Si tout a été parfait, on ne peut s’étonner que le résultat soit lui-même parfait, au-delà du dicible. Nous aurions devant nos yeux l’exemple d’une renaissance, le signe tangible d’un redressement de notre système scolaire si décrié (par nous, parents, et par les universités étrangères vers lesquelles nous courons). Nous sommes bons, les chiffres le chantent; soutenir l’inverse serait tout simplement de la mauvaise foi !
Pourtant, une fois n’est pas coutume, nous allons jouer les rabat-joie. Car il y a cette petite voix en nous qui ne cesse de nous murmurer qu’être Congolais c’est aussi un état d’esprit. Nous qui ne pouvons aller enterrer un proche, faire procéder à une césarienne, faire embaucher un parent, aller faire faire un document gratuit à la mairie, procéder au contrôle technique d’un véhicule, toucher un reliquat de pension…sans mouiller la gorge, nous nous serions brusquement réveillés et aurions repris nos esprits ! Nous avons été touchés par la grâce ainsi qu’en témoignent les résultats impeccables du Bac technique 2019 !
Oublions donc toutes les rumeurs sur des «cas». Sur des personnes qui connaissent des personnes qui… Dommage surtout qu’une jeunesse aussi merveilleusement sortie du secondaire aille piaffer aux goulots d’étranglement du marché du travail ! Ou des amphis universitaires de plus de 1200 étudiants; bondés, pris d’assaut dès l’aube. Une fois n’est pas coutume, à la génération 2019 des bacheliers techniques, nous devrions ouvrir la voie royale de la reconnaissance nationale, aplanir les difficultés vers l’excellence. L’accord avec le FMI nous y autorise!

Albert S. MIANZOUKOUTA