Transitions
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- Publié le mercredi 23 août 2017 10:49
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Nous entrons dans une phase nouvelle de la vie du pays: nouveau gouvernement, nouvelle législature aussi, avec de nouveaux députés à la représentation nationale. Nouveaux mandats, mais pas forcément pour des problèmes nouveaux. Leur persistance est d’ailleurs signe que ce que nous avons fait jusqu’ici n’a pas été suffisant. Et que les nouveaux membres du Gouvernement, les nouveaux députés de l’Assemblée nationale devront s’inventer une manière nouvelle d’aborder les questions lancinantes de notre vie au quotidien.
Ils n’y seront pas forcément aidés par la conjoncture: le pétrole, notre principale source de revenus, continue de plonger sur le marché mondial, et toutes les autres sources palliatives de substitution demandent le temps et les énergies nouvelles pour prendre solidement leur relais effectif dans le développement.
Ils n’y seront pas davantage aidés par le contexte social: devant les pénuries et les restrictions, les ventres criant famine se font plus nombreux et plus sourds à la raison. Pas facile ! Mais c’est à l’ingéniosité à rechercher des solutions aux problèmes difficiles que se reconnaissent ministres et députés, pas seulement à la rhétorique. 57 ans d’indépendance souveraine doivent nous avoir préparés, au moins, à cela !
Par un hasard du destin, les institutions de la République connaissent un reverdissement à l’heure où nous-mêmes, à La Semaine Africaine, abordons une phase nouvelle de notre propre histoire. Après 25 ans de bons et loyaux services, Joachim Mbanza quitte le journal pour orienter sons sens du service autrement. Il laisse une institution, patrimoine de l’Eglise catholique du Congo, dans un contexte où, ici aussi, les défis nouveaux entrecroisent les problèmes anciens. Une autre invite pour l’équipe que je vais diriger à savoir puiser dans ses talents pour faire en sorte que ce journal vive.
Faire en sorte qu’il reprenne sa place sur le parvis des églises sans se couper des milieux politiques est une gageure. C’est la nôtre. Elle part de la volonté de poursuivre, sans rupture ; d’innover sans bousculer: de s’insérer au mieux dans la vie de la Nation sans être les thuriféraires d’une oligarchie, ni les portevoix d’une opposition de hurlements. Nous voulons participer à bâtir une Nation, pas à la diviser davantage. «L’Afrique bouge, il faut bouger avec elle», écrivait le Père Jean Legall qui a fondé ce journal il y a très exactement - à deux semaines près! - 65 ans. Nous inspirer de la Doctrine sociale de l’Eglise pour mieux raconter l’humain ; rendre compte de la vie dynamique de notre Eglise et de ses communautés de base; dire au Congolais la formidable richesse de sa diversité : tels sont quelques-uns des défis que nous entendons relever. Avec votre aide et vos prières.
Albert S. MIANZOUKOUTA