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La politique, le dialogue, les intérêts…Quel espoir ?

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La politique est le domaine des intérêts et, précisément, de la conquête et de la défense des intérêts. Mais, si elle n’était que cela, l’humanité aurait été condamnée à la barbarie, jusqu’à compromettre sa propre survie. Les plus forts cherchant, incessamment, à tout prendre pour eux. Heureusement! La conquête et la défense des intérêts étant ses objectifs, la politique, pour ne pas sombrer dans la barbarie, a besoin d’être de vertu, c’est-à-dire, servir le bien commun, cette notion fondamentale qui établit une relation entre l’accès aux ressources équitablement partagées et les intérêts contradictoires qui animent les membres d’une société.

Dans son ouvrage «La République», Platon considère la politique comme «la plus haute de toutes les sciences», parce qu’elle a pour but ultime d’établir le bien des citoyens, au moyen de la justice. Montesquieu parle de la vertu politique qu’il résume par «l’amour des lois et de la patrie».
La vertu introduit en politique les notions de tempérance et de rationalité. Personne ne peut être plus fort et le demeurer, toujours et toujours. Sans la vertu, aucune science humaine n’aurait de sens pour l’homme. De la sorte, la politique ne peut se concevoir sans l’éthique, cette discipline philosophique qui permet à une société de codifier les pratiques vertueuses à la base de son fonctionnement, de son harmonie et de son progrès. C’est ici le lieu de s’interroger: quelle est l’éthique qui gouverne la société politique congolaise? Quel est le rêve de nos hommes politiques? Quand on s’engage en politique, que recherche-t-on pour soi, pour les siens et pour son pays? Autant de questions qui devraient placer les hommes politiques congolais devant le miroir de leurs actions, de leurs discours et de leurs comportements.
Une orientation politique qui débouche sur l’exclusion des autres ne peut être constructive d’une République qui doit rassembler et qui se veut solidaire. C’est tout le contraire de l’éthique en politique. Ce n’est pas parce qu’on ne souffre pas soi-même qu’il faut croire que les autres ne souffrent pas. C’est une vertu politique que de ne pas réduire la République à soi ou à ses proches.
Au-delà de nos positionnements, des intérêts qui gouvernent le comportement des uns et des autres, il est clair que le changement de la Constitution a été une épreuve douloureuse pour la jeune Nation congolaise. Il a laissé des blessures qui nécessitent des soins particuliers, pour ouvrir les voies d’un avenir paisible et confiant, dans une nouvelle République dont le premier défi est, sans doute, de rassembler sous ses ailes, les fils et filles de la Nation, sans exception. La politique, en démocratie, est toujours contradictoire, car elle évolue suivant le principe de la thèse et de l’anti-thèse qui permet d’aboutir à une synthèse. Mais, l’éthique, en politique, doit faire que tout concourt au bien commun national. Pour son édification, la nouvelle République a besoin de réconciliation, de dialogue et de capacité à faire de la place à tous et à chacun.

Joachim MBANZA

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