Et ce rendez-vous de 2016!
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- Publié le mercredi 25 novembre 2015 08:20
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Lors du dialogue politique avec l’Union européenne, dans le cadre de l’accord de Cotonou, le gouvernement, par la voix du ministre des affaires étrangères et de la coopération, Jean-Claude Ngakosso, a confirmé la tenue de l’élection présidentielle, au plus tard, au mois de juillet 2016. Ce rendez-vous électoral majeur, qui va impacter la vie de la Nation, passe, pour sa réussite, en tout cas, par la réforme de la gouvernance électorale, suivant le consensus qui s’est dégagé à ce propos au sein de la classe politique et de la société civile, à l’issue des dialogues d’Ewo, de Dolisie et de Sibiti.
En outre, ce rendez-vous, s’il est démocratiquement bien géré, permettra au pays de redorer son blason sur la scène internationale, après la crise née autour du changement de Constitution. Au plan intérieur, il va, assurément, relancer la vitalité démocratique, dans une vie politique aujourd’hui morose. Raison pour laquelle, d’ailleurs, à l’opposition, certains partis mettent l’accent sur la réforme de la gouvernance électorale, afin que le vote soit organisé en toute équité et transparence. Cette perspective suscite un grand optimisme dans les rangs de l’opposition qui espère, dès lors, que l’alternance est à portée de main.
Du côté de la majorité présidentielle, il y a, sans doute, lieu de consolider les relations avec les partis alliés, après les remous qui ont marqué le débat sur le changement de la Constitution. Avec les pouvoirs qui sont les siens suivant la nouvelle Constitution, le premier ministre sera un personnage-clé pour donner un nouveau souffle à la famille de la majorité, tout en misant sur ses compétences et sa personnalité, pour faire avancer les dossiers de projets au niveau national, mouvoir le paysage institutionnel vers le nouvel ordre constitutionnel et recréer la confiance au sein de la classe politique nationale, par le biais du dialogue, sous la mouvance du président de la République. Le choix de ce personnage sera porteur, si la majorité prend conscience de la nécessité d’adopter une attitude d’ouverture, pour renchérir ses chances, en 2016. Un repli sur soi risque, plutôt, d’aggraver les contradictions et de donner de l’eau au moulin du camp adverse.
Le Congo ne jouera les chances de sa stabilité après 2016 qu’au terme d’un scrutin national que les observateurs jugeront équitable, transparent et donc démocratique, au-delà des contestations que suscite, souvent, cet événement en Afrique. Autant dire que l’élu de 2016 sera reconnu par tous, s’il sort, véritablement, des urnes, comme en 1992, et son autorité jouira de la légitimité que confère le souverain primaire.
C’est en jetant, dès maintenant, les bases d’un véritable travail de conquête ou reconquête de l’opinion, d’affermissement ou de rétablissement de la confiance, que ceux qui ambitionnent de remporter haut la main cette élection, garantiront leurs chances de succès. D’où l’importance du dialogue qui doit supplanter les attitudes conflictuelles, à l’heure où l’idéologie néfaste de «Nord-Sud» entend relever la tête et menacer l’unité nationale. Nous sommes tous fils et filles d’un Congo qui souffre, chacun peut apporter du sien pour le soulager. Dans le cas de notre pays où il y a des institutions reconnues, le dialogue ne nécessite pas, impérativement, une médiation internationale. Par contre, on a besoin de l’accompagnement de la communauté internationale, à travers les partenaires du Congo, pour consolider les chances de réussite du dialogue, pour que le rendez-vous de 2016 contribue au renforcement de la démocratie, de la paix et de l’unité nationale.
Joachim MBANZA