Un commerçant malien tue un étudiant congolais à Moungali et tente de s’échapper

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Mardi 8 décembre 2015, le secteur de la rue Franceville, à Moungali, vers l’avenue de la Paix, était en ébullition. Et pour cause, un commerçant malien venait d’assassiner, par étranglement, un étudiant congolais de 26 ans, en deuxième année de géologie, à la Faculté des sciences et techniques de l’Université Marien Ngouabi, Alex Guelor Mouya. La victime demandait, en vain, son pourcentage de gain sur la vente de cartes de recharge de téléphone mobile. Le jeune étudiant faisait ce métier, pour supporter ses études à l’Université. Devant sa revendication, son patron l’a attiré chez lui, dans la rue Franceville, en le convaincant que c’était «pour mieux traiter», selon un témoin. Malheureusement, c’était comme un guet-apens, car arrivé à son domicile, il l’a étranglé. C’est un corps sans vie que les gens ont découvert. Après son forfait, le commerçant malien a pris la fuite. Cet assassinat a provoqué un ressentiment anti ouest-africain à Moungali, où des jeunes ont tenté de piller les commerces tenus par les ressortissants étrangers, notamment ouest-africains. La police a dû intervenir, vigoureusement, en tirant des gaz lacrymogènes, pour les disperser. Mercredi 9 décembre, quasiment toutes les boutiques situées sur l’avenue de la Paix étaient fermées, par crainte de pillage, et la police était largement déployée le long de l’avenue goudronnée. Un mouvement de contestation a eu lieu, aussi, à la Faculté des lettres et des sciences humaines, à Bayardelle. Des étudiants collègues ont bruyamment manifesté et tenté de faire une descente punitive contre les commerces ouest-africains, sur l’avenue de la Paix. Ils en ont été empêchés par la police qui les a dispersés, à coups de matraque et de gaz lacrymogène. Trois étudiants auraient été arrêtés. Le mouvement s’est répandu à Bacongo, le deuxième arrondissement de la ville-capitale. Des élèves du Lycée Pierre Savorgnan De Brazza ont, eux aussi, voulu faire la chasse aux commerçants étrangers, qui ont, rapidement, fermé leurs échoppes. Mais, là, également, la police et la gendarmerie ont dû intervenir, pour étouffer la manifestation. Des élèves auraient été, aussi, interpellés. Finalement, la police a appelé à la retenue et promis de tout faire pour mettre la main sur le criminel fugitif et le présenter devant le procureur de la République. Effectivement, la police a tenu parole. Le présumé assassin, le commerçant malien, a été interpellé, mercredi 9 décembre, à l’aéroport Antonio Agostino Néto de Pointe-Noire, alors qu’il s’apprêtait à prendre le vol d’Air Ivoire, pour quitter le Congo. Il a été transféré à Brazzaville, jeudi 10 décembre, dans la matinée. Bravo à la police, pour cette action qui montre que personne ne peut supprimer une vie et quitter le Congo impunément.

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