IN MEMORIAM : L’abbé Paul Mbon, serviteur du Seigneur, une année déjà
Ce dimanche 28 juin, au séminaire propédeutique national, Abbé Charles Mahonde de Ouesso, l’Église de Ouesso a célébré le premier anniversaire de la mort de l’un de ses fils bien-aimés, l’abbé Paul Mbon, décédé le 28 juin 2019. La messe, présidée par l’abbé Léandre Ngouabi, ancien des prêtres présents, s’est clôturée par la bénédiction de la tombe. Le clergé, les religieuses, les fidèles laïcs, les membres de la famille du défunt, ses amis et connaissances sont venus honorer la mémoire d’un pasteur, d’un père, d’un frère, d’un fils, d’un ami, brusquement arraché à leur affection.
1. Une célébration mémorable
Ce rendez-vous a été vécu dans tout le diocèse, par une intention spéciale pour l’abbé Paul Mbon lors de la messe dominicale. Ceux qui n’ont pu se déplacer pour le séminaire (15H00), ont donc vécu ce moment en communion de prières avec l’ensemble du peuple de Dieu de Ouesso.
Durant la messe, l’émotion était encore vive sur les visages dans l’assemblée, signe de l’amour dont l’illustre disparu bénéficiait dans les cœurs de chacun. L’abbé Léandre a, dès l’entame de la célébration, indiqué: «Mettre cette célébration sous le signe de l’amour me paraît être un geste des plus appropriés», car «L’abbé Paul Mbon a su en vivre et le traduire de mille façons jusqu’aux derniers instants de sa vie». Les textes liturgiques choisis (1 Jn 3,14 ; 16-20 / Ps 129 / Jn 15, 9-17) «illustrent très bien le fond de l’âme de notre confrère, l’abbé Paul Mbon, votre frère, votre oncle, votre ami, votre père». Comme chemin de vie, «aimer n’est pas seulement un sentiment, une passion. Aimer c’est une proximité, c’est s’approcher de quelqu’un, c’est vivre en sa présence, l’avoir dans son cœur, dans sa pensée, dans ses préoccupations. C’est en somme prendre du temps avec la personne, c’est aussi de cheminer avec elle, de s’intéresser à elle «non pas avec des paroles et des discours «seulement, mais «par des actes et en vérité»».
«Notre confrère Paul Mbon a su vivre ce chemin de l’amour d’une façon simple et continue. Sa famille Sacerdotale, que nous représentons ici a été le témoin privilégié de son attachement, de ses attentions et de son affection. Tous ici se rappellent avec émotion un homme chaleureux, mais toujours à l’écoute et sans cesse préoccupé de l’autre. Il était toujours prêt à se mettre à genoux et à laver les pieds de ses frères et sœurs. Oui, l’amour ne se réduit pas aux sentiments, il dessine pour chacun et chacune un chemin de vie, un parcours de vie avec ses hauts et ses bas, mais toujours habité de gestes, de pensées et de proximité». Comme un chemin qui résume tout, l’amour est la porte de l’éternité «proposé à quiconque veut y entrer. C’est un don qui est offert sans mérite de notre part: «Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis.» Si nous acceptons d’y entrer, comme l’a fait notre frère L’abbé Paul Mbon, nous pouvons être sûrs que les fruits fleuriront et qu’ils demeureront. Demandons au Seigneur de nous faire entrer de plus en plus dans ce chemin de l’amour qui ouvre sur un Dieu qui «est plus grand que notre cœur»».
2. Le prêtre de la Sainte Église
Il faut reconnaître que l’abbé Paul Mbon a aimé son diocèse et le servait avec beaucoup d’abnégation et de joie. Ya Paul a travaillé avec énergie dans plusieurs paroisses du diocèse. Comme aumônier des hôpitaux, il accompagnait avec joie les malades pour leur apporter la tendresse et la miséricorde de Dieu. L’abbé Paul avait tellement de la compassion pour le peuple de Dieu qu’il savait associer avec art et respect la pastorale de guérison avec les plantes pour maximiser son accompagnement pastoral et spirituel. Pasteur rigoureux, doué d’une sagesse pratique, Ya Paul nourrissait le peuple de Dieu surtout par des célébrations eucharistiques chargées d’humour pastoral. Il était un prêtre ami de la concision, du respect du temps et développait une affection particulière pour l’histoire. C’est donc comme prêtre du Seigneur qu’il s’est fait l’homme de tous.
3. L’homme de tout le monde
En relisant avec foi sa vie de serviteur de Dieu, nous découvrons que l’abbé Paul Mbon était l’homme de tous, un pasteur qui vivait avec les autres et pour les autres. Son remarquable faisceau relationnel s’illustre par ces quelques surnoms qu’il affectionnait beaucoup: nous l’appelions avec raison «Okonzi» (littéralement ‘le Chef’), au sens du premier serviteur (Mt 20,27); «Ya Mokolo» (l’Ancien), non seulement pour son âge, mais aussi pour la grande sagesse et la grandeur de ses connaissances; «Espèce protégé» parce que nous le considérions comme une bibliothèque d’histoire et la mémoire de la communauté; «Dinosaure», comme un ancien ayant une personnalité forte face aux situations de la vie. Ces surnoms, parmi tant d’autres, traduisent la grande proximité d’un pasteur avec son peuple, sans distinction d’appartenance religieuse ou linguistique. Le jour de son inhumation, «Sango Paulo» a été pleuré par une foule de gens qu’il a marqué de sa joviale personnalité.
En fin de compte, nous disons que malgré ce que notre frère l’abbé Paul Mbon a dû subir comme cruauté et barbarie dans sa mort, notre espérance en la résurrection ne faiblira jamais. Voilà pourquoi la joie des sauvés doit toujours nous habiter, cette joie divine qui dit à Ya Paul «Venez les bénis de mon Père, entrez dans le Royaume qu’il vous a promis» (Mt 25, 34).
Que le Seigneur nous aide à pleinement accueillir cette douloureuse séparation d’avec un pasteur proche, un frère et un ami tant aimé, dans l’espérance en la miséricorde de Dieu capable de retourner le cœur de ses assaillants et de tous ceux qui s’identifie joyeusement à l’opposition à la vie.
Que la Vierge Marie obtienne, à nous aussi, la grâce de la conversion pour le salut de tous.
Abbé Julien MUREKEZI
Secrétaire diocésain
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