Gouvernance forestière : Impliquer les populations riveraines
L’Observatoire congolais des droits de l’homme (ODCH) et la Rencontre pour la paix et les droits de l’homme (RPDH) ont donné une conférence de presse lundi 21 décembre 2020 à Brazzaville, sur les contributions déterminées locales (CDL) ou nationales pour la réduction des émissions des gaz à effet de serre. Elle a été animée par Mme Nina Cynthia Kiyindou, chargée du programme ressources naturelles et des droits communautaires à l’OCDH et Christian Mounzéo, coordonnateur national de la RPDH, en présence de quelques responsables des ONG s’occupant des questions forestières.
Les animateurs de la conférence ont présenté la note des contributions de la société civile, qui est une analyse des contributions déterminées locales (CDL). L’évaluation faite selon les engagements pris par le Gouvernement dans le cadre de l’accord de Paris à la Cop 21, en 2015, montre qu’il y a eu des insuffisances dans l’application de ces CDL.
Les gouvernements du monde avaient pourtant pris l’engagement de réduire les émissions des gaz à effet de serre jusqu’à un certain niveau, pour qu’autour des années 2050 on commence à retrouver un équilibre normal du climat et qu’en 2100, on revienne à un niveau qui soit plus moins celui qu’était avant la révolution industrielle.
Chaque pays doit apporter sa contribution pour atteindre cet objectif. Au regard des défaillances du Congo, la société civile a produit un autre rapport pour corriger les insuffisances constatées. Les contributions doivent être des mesures concrètes, par exemple portant sur la réduction de la déforestation, les émissions qui sont dues au secteur du transport. Les acteurs de la société civile ont apporté leurs contributions et ils ont promis de veiller pour que ces contributions soient prises en compte dans le cadre de la révision des contributions déterminées locales ou au niveau national.
Il a été reconnu que jusque-là le Gouvernement est resté ouvert et réceptif aux contributions de la société civile sur la gouvernance forestière. Plusieurs échanges ont déjà eu lieu avec les services concernés de l’administration publique en charge de l’économie forestière. Mais parfois, les mesures sont prises au détriment des populations locales et des peuples autochtones vivant autour et même dans les forêts.
La société civile ne cesse de rappeler aux pouvoirs publics que les mesures ne seront efficaces que si elles prennent en compte les préoccupations, les exigences et les intérêts surtout de chaque partie prenante. S’il y a un côté lésé, celui-ci peut forcement se comporter de façon contraire aux mesures prises. C’est ainsi que la société civile exige du Gouvernement que les débats s’élargissent aux petites communautés: les populations locales et les peuples autochtones. La société civile s’engage à les accompagner.
Les contributions déterminées locales (CDL) contenues dans la note des contributions de la société civile constituent une feuille de route, qui est un travail d’analyse du lien entre les CDL et la gouvernance forestière dans le cadre de l’Accord de Paris. Le Gouvernement s’est engagé à réviser le processus de la CDL du Congo. Dans cette perspective, la société civile a tenu à souligner les priorités qui seront retenues dans les CDL 2020-2021. Dans l’Accord de Paris, il est recommandé d’avoir un consensus autour de ces CDL dans chaque pays, afin que tout le monde impliqué dans les actions envisagées s’engage pleinement.
Philippe BANZ
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