FOOTBALL : La lutte contre le racisme dans les stades a fait un pas de géant!
La formidable solidarité affichée mardi 8 décembre dernier par les joueurs du Paris SG (France) et ceux du Basaksehir Istanbul (Turquie), qui ont décidé de quitter la pelouse du Parc-des-Princes après un incident supposé raciste impliquant le quatrième arbitre de leur rencontre, marque un tournant décisif, selon les spécialistes, dans la lutte contre le racisme dans les stades.
Le PSG et le club turc d’Istambul Basaksehir s’affrontaient dans le cadre de la sixième et dernière journée de la phase de poules de la Ligue des champions de l’UEFA. Mais le match a été interrompu au bout de 14 minutes de jeu seulement. Et pour cause: le quatrième arbitre roumain Sebastian Coltescu, dont le rôle est d’assister ses collègues depuis le bord de la touche, aurait tenu des propos racistes à l’encontre du Camerounais Pierre Achille Webo, un membre du staff de Basaksehir, après avoir protesté contre une faute sifflée.
L’ancien international camerounais reconverti entraîneur s’en est pris à Sebastian Coltescu, après l’avoir entendu prononcer le mot «negru» («noir» en roumain). Descendu sur la pelouse, il a répété plusieurs fois à son encontre: «Why you said negro ?» («Pourquoi avez-vous dit “negro” ?»). Puis il a été expulsé par l’arbitre de champ. Une décision arbitrale qui a mis le feu aux poudres. Un autre joueur africain, le Sénégalais Demba Ba, a dit «non au racisme», poussant les joueurs du PSG à marquer leur solidarité avec ceux de Basaksehir. Pour tous, la connotation raciste ne souffre d’aucune contestation. Ainsi, les deux équipes ont vidé le terrain sans autre forme de procès. Du jamais vu au plus haut niveau, dans un monde du foot souvent taxé de laxisme et d’indifférence sur le sujet de racisme.
D’abord retardé, puis suspendu, le match a finalement repris le mercredi 9 décembre. Mais avec des arbitres différents, un trio arbitral néerlandais. La victoire fleuve du PSG (5-1) n’est qu’anecdotique.
Pour bon nombre d’analystes, la prompte réaction de Demba Ba et d’Achille Webo n’est que légitime. Les joueurs de couleur sont devenus les souffre-douleur d’une société européenne qui trouve dans les gradins des stades, un motif de défoulement sans limite. Dans certains pays comme l’Italie ou l’Espagne, le racisme dans les stades ‘’est presque une marque déposée’’, remarque-t-on.
Après les incidents du Parc des Princes, l’UEFA a décidé de lancer une «enquête approfondie». Et grâce aux footballeurs de Basaksehir et du PSG, notamment les deux héros Webo et Demba Ba, tout le monde espère que le racisme et les discriminations, sous toutes leurs formes, n’auront plus leur place sur un terrain.
Jean ZENGABIO
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