Entreprenariat féminin : Former, informer, accompagner les jeunes entrepreneures
En considération du consensus unanime sur la nécessité de faire participer plus activement la femme dans la sphère entrepreneuriale, une causerie-débat a été organisée en juillet dernier sous le thème: «Entrepreunariat feminin». Cette causerie a été coanimée par Mmes Emma Ngouo Anoh, représentante résidente adjointe du PNUD au Congo, Virginie Ndessabeka, directrice générale du Centre d’information de développement des femmes et Adriana Talantsi, promotrice de la marque Talantsi, sous la modération de Brenda Kabulo, communicante.
Les conférencières ont évoqué les enjeux et défis, les contraintes et opportunités liés à la promotion, au développement de l’entreprenariat féminin et l’autonomisation économique et financière de la femme. Elles ont mis un accent particulier sur les problématiques de l’accès au financement du réseautage et de la formation assortie des soutiens et partenariats, des mécanismes et outils en réponse aux attentes et aux besoins de la femme candidate, entrepreneure ou entrepreneure confirmée.
Mme Virginie Ndessabeka a souligné qu’on trouve plus de femmes dans le secteur informel. Selon elle, une enquête menée en mars dernier dans le département de la Bouenza relève que plus de 90% de femmes sont des actifs agricoles. Moins de 12% sont dans le secteur formel, tous secteurs confondus. «Les femmes manquent de visibilité. Il faut les sortir et les inciter. Pour renforcer l’entreprenariat, il faut former les entrepreneures à travers des incubateurs, des formations pour les jeunes filles mères, la création des foyers améliorés pour la protection de l’environnement, dans le but d’accéder aux informations des différents projets. Bon nombre de femmes entreprennent dans le commerce», a-t-elle dit.
Parlant du Centre d’information de développement des femmes dont elle a la charge, la directrice générale a indiqué que c’est un centre d’accueil d’information et d’orientation. A Brazzaville, 10.000 femmes ont été suivies. Pour que l’accès au financement soit plus facile, a-t-elle fait savoir, il faudrait que les entrepreneures se regroupent pour faire avancer les choses.
Mme Emma Ngouo Anoh, de son côté, a rappelé que l’entreprenariat et les Petites moyennes entreprises (PME) sont au cœur du développement économique du pays. 97% de l’économie est portée par les PME au Congo. 85% sont dans le secteur informel. 45% de ses principaux animateurs sont des femmes de 30 à 40 ans et 25% un peu plus. «Ce sont des femmes jeunes et c’est très encourageant. Quand on parle de la diversification de l’économie, ce n’est pas seulement la production mais toute la chaîne de valeur de production qu’il faut toujours occuper. Malheureusement, les femmes sont dans certains maillons de la chaîne de valeur qui ne leur permettent pas d’avoir les revenus substantiels», a-t-elle déploré. A cet effet, la représentante résidente adjointe du PNUD a demandé aux femmes entrepreneures de se faire accompagner. A cela s’ajoute le numérique, car les jeunes filles doivent s’intéresser au numérique pour institutionaliser un métier.
Mme Adriana Talantsi a souligné le manque d’information dans les agences du ministère des Petites et moyennes entreprises, de l’artisanat et du secteur informel (PMEA-SI). Pour renforcer l’entreprenariat, a -t-elle recommandé, il faut passer par la structuration, et que l’information soit bien donnée aux jeunes entrepreneures. «Nous pouvons faire les grandes choses et nous pouvons les canaliser». Dans son témoignage, la directrice de la marque Talantsi a indiqué qu’il est très difficile de vendre ses habits à moindre coût sur internet. «L’exportation coûte cher. Le financement est risqué quand la personne est seule. La formation, l’information, l’accompagnement et le coaching doivent être au centre dans le domaine de l’entreprenariat». Elle a demandé aux Congolais de valoriser le tissu africain.
Jacqueline MAKAYA