DISPARITION : Contaminé à la COVID-19, Guy Brice Parfait Kolélas est décédé sur son chemin d’évacuation en France
Guy Brice Parfait Kolélas, 61 ans, était mal en point depuis son méga meeting du 27 février dernier au Palais des congrès lors de la présentation de son projet de société à ses militants et sympathisants. Le candidat paraissait déjà fatigué et avait du mal à coordonner correctement ses mouvements habituels de danse pour haranguer la foule.
Malgré tout, il s’est lancé dans la campagne électorale. A Pointe-Noire, lors de son meeting, il a parlé assis à la foule, parfois soutenu par sa canne et présentant quelques difficultés respiratoires. Partout où il est passé, le candidat paraissait malade avec une incapacité à s’exprimer correctement devant la foule.
Il a été admis à la clinique Sécurex, peu avant la clôture de la campagne à laquelle il n’a pas assistée. «Son évacuation en France a été faite sous la demande de son entourage et de sa famille», a expliqué le Pr. Alexis Elira Dokékias, président de la Commission prise en charge des malades de la COVID-19.
Il a fait savoir que le patient a commencé à prendre le traitement sur place à Brazzaville, depuis jeudi. «Il a eu le libre choix de ses soins en privé. Cela est mené par rapport aux directives nationales. Ce matin, nous nous réjouissons du fait qu’il allait mieux. On a dû le transférer au CHU après acceptation de sa famille. Il y avait des réticences pour des raisons psychologiques. Maintenant, il est assisté sur le plan respiratoire. M. Kolélas avec son état de fatigue, son état de fièvre sur un fond de diabète déséquilibré, a eu un test PCR positif pour la COVID-19. Donc, les symptômes sont ceux de la COVID-19 avec des troubles respiratoires qui sont traités», avait-il expliqué.
Pour lui, lorsqu’il y a des regroupements, il faut toujours craindre les contaminations. «Il faut continuer et poursuivre sans arrêt la mobilisation. On doit là continuer avant, pendant et après la campagne. Une troisième vague peut survenir si les mesures ne sont pas bien respectées. Nous craignons, mais nous nous sommes bien préparés pour cette troisième vague. Nous faisons tout pour atténuer les effets de la transmission du virus», a-t-il ajouté.
Après avoir accompli son devoir civique, Denis Sassou-Nguesso s’est exprimé sur l’état de santé de son chalenger. «Le ministère de la Santé m’a fait un rapport sur son état de santé. Les médecins sont mobilisés pour qu’il ait un bon rétablissement. D’après les autres informations que j’ai eues hier, les médecins ont exprimé qu’une évacuation sanitaire en France était nécessaire. C’est ce que le Gouvernement à fait. Il y a un avion médicalisé qui est arrivé ce matin. On pense que M. Kolélas pourrait être évacué aujourd’hui. Le Gouvernement a pris toutes les dispositions pour cela. On ne peut que lui souhaiter bon rétablissement», avait-il affirmé.
Naturellement, ces propos avaient été exprimés avant la mort du leader intervenue à 2 heures du matin ce lundi.
Economiste, il était le principal concurrent à l’actuel Président de la République dont il était le directeur de campagne adjoint en 2009.
Plusieurs fois enseignant dans le supérieur en France, il a fait valoir ses droits à la retraite au Congo en 2018 (ministère de l’Administration du territoire) avec pour administration d’attachement la Mairie centrale de Brazzaville).
De 2008 à 2009, il est ministre de la Pêche maritime et continentale chargé de l’aquaculture, puis ministre de la Fonction publique et de la réforme de l’État du 15 septembre 2009 au 10 août 2015.
En 2015, encore ministre, il s’oppose au changement de la Constitution de 2002 et contre l’organisation du référendum constitutionnel qui actait la candidature à un troisième mandat du Président de la République sortant, Denis Sassou-Nguesso.
Candidat à l’élection présidentielle, scrutin anticipé du 20 mars 2016, il est arrivé en deuxième position. Après avoir été en 1989 parmi les premiers militants du Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI), il devient membre (2006-2008), puis coordonnateur du bureau exécutif national du parti de 2008 à 2012, avant d’en devenir le secrétaire général de 2012 à décembre 2015 date de son éviction. En 2016, il crée son propre parti politique, l’Union des Démocrates Humanistes-YUKI (en sigle UDH-YUKI).
Depuis 2009, il est élu, puis réélu député national de la circonscription électorale du district de Kinkala (Département du Pool). Le 1er février 2021, il a été investi candidat à l’élection présidentielle par son parti politique.
KAUD
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