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COUR CRIMINELLE : L’ancien maire de Brazzaville fait appel

COUR CRIMINELLE : L’ancien maire de Brazzaville fait appel

Le verdict du procès criminel de Christian Roger Okemba pour détournement de deniers publics est tombé samedi 18 juillet 2020, au palais de Justice de Brazzaville, après une délibération de trois heures. Sur huit accusés, la cour criminelle s’est prononcée pour la condamnation du principal d’entre eux Christian Roger Okemba, qui a écopé de cinq ans de réclusion criminelle et une amende de 200 millions de francs Cfa au profit de la mairie de Brazzaville ainsi qu’un franc symbolique à l’Etat congolais. Le motif de la condamnation : le détournement d’une somme d’un milliard 250 millions de francs CFA dévolue à la mairie de Brazzaville pour les travaux d’urgence de la ville. Son épouse, Okemba née Ibara Anastasie Eléonor, a été condamnée à trois ans de prison avec sursis. La cour a condamné conjointement et solidairement les deux Okemba, par corruption, concussion, fraude et infractions assimilées. Les six autres accusés de complicité de ce détournement, notamment Itoua Aurélien Christian Roger, Okanzi Nicolas, Itoua Bienvenu, Mme Ewolo née Ikoba Antoinette, Ekanza Okomba Steven et Oya Basile ont recouvré leur liberté. Le détournement a été qualifié de crime parce que les fonds dilapidés ont été supérieurs à 50 millions de francs CFA.

Le procès conduit par le magistrat Christian Oba, en qualité du président de cette cour criminelle, avait débuté lundi 6 juillet dernier. Le Président, en rendant le verdict, a précisé que «conformément à loi, la cour et les jurés à la majorité des membres ont répondu oui sur la condamnation de Christian Roger Okemba. Ce dernier est coupable du détournement des fonds publics. Mme Okemba née Ibara Anastasie Eléonor a bénéficié de certaines circonstances atténuantes». Ces circonstances ont conduit la cour a infligé une peine atténuée à Mme Okemba. En statuant publiquement et contradictoirement, les accusés ont bénéficié de circonstances atténuantes ; la cour a déclaré les libérer parce que non coupables des faits à leur charge.
Les condamnés ont trois jours pour se pourvoir en cassation si la décision prise par la cour à leur encontre n’a pas été intéressante. L’ancien maire Christian Roger Okemba annonce vouloir faire appel.
Yvon Eric Ibouanga, l’un des avocats de l’accusé Nicolas Okanzi, directeur général du budget, a bien apprécié le verdict. «Je suis entièrement satisfait de la décision qui vient d’être rendue, parce que nous avons constaté au début de cette procédure qu’il y a eu une erreur judiciaire. La cour, après avoir suivi les débats qui se sont déroulés de manière contradictoire et entendu les témoins, a pris toute sa responsabilité en rendant la justice en faveur de monsieur Nicolas Okanzi qui a exécuté une instruction expresse écrite de sa hiérarchie. Il n’était pas allé au-delà des prérogatives qui sont les siennes». Pour Thomas Djolani, l’un des avocats défenseurs de l’ancien maire, «Il faut dire que dans la majeure partie des accusés concernés, nous avons été suivis dans la mesure où ils vont recouvrer leur liberté dès aujourd’hui. Mais, celui qui a été considéré comme l’auteur principal monsieur le maire Christian Roger Okemba, n’a pas eu la même chance. La cour n’a pas été aussi clémente ou attentive à son égard. Nous sommes obligés de trouver des voies et moyens pour faire en sorte que lui également sorte de ces mauvais draps. Mais, il faut quand même reconnaitre que d’autres accusés ont recouvré leur liberté, la Justice a fait montre d’une certaine équité, mais il faut également tout faire pour que monsieur Christian Roger Okemba puisse sortir de ce bourbier. Nous sommes obligés de continuer la bataille. Non seulement la peine est trop lourde, mais même le principe de la condamnation est déjà un drame, étant entendu que les démonstrations ont été faites. Toutes les infractions n’ont pas été constituées».

Philippe BANZ

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A propos de l'auteur

Heure de Brazzaville

29 juin 2021 3 h 24 min

Editorial

Autorité de l’Etat

Faut-il se réjouir que la restauration, partout, de l’autorité de l’Etat soit érigée en mantra chez tous nos ministres, à commencer par le premier d’entre eux? Faut-il constater qu’il y a bien un déficit d’autorité dans un pays où les milliards peuvent changer de poche et ne procurer aucune remarque contre l’audacieux à la main leste? Faut-il s’étonner, s’affliger ou se désespérer que les plus beaux discours de l’Etat n’aient produit jusqu’ici que la ritournelle de la condamnation verbale?

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