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ANNEE JUBILAIRE MGR BARTHELEMY BATANTU : «Le Cardinal Emile Biayenda est vraiment un modèle à suivre» (Un témoignage de Mgr Barthélemy Batantu)

ANNEE JUBILAIRE MGR BARTHELEMY BATANTU : «Le Cardinal Emile Biayenda est vraiment un modèle à suivre» (Un témoignage de Mgr Barthélemy Batantu)

Toujours dans notre rubrique de l’Année Jubilaire Mgr Barthélemy, dans cette édition, nous vous proposons un des témoignages de Mgr Barthélemy Batantu fait à l’endroit de son prédécesseur le Cardinal Emile Biayenda. Il connaissait bien la personne pour avoir cheminé avec lui depuis le Petit séminaire jusqu’à sa mort le 22 mars 1977. En voici le récit de Mgr Batantu.

«Comme témoignage des vécus avec le jeune Emile Biayenda qui deviendra plus tard prêtre, évêque puis Cardinal de la Sainte Eglise, je puis l’affirmer que Emile Cardinal Biayenda était vraiment pour nous, un modèle à suivre. Tenez! Au Séminaire de Mbamou où nous étions dans les années 44-50, quatre faits parmi plusieurs m’ont marqué sur la personne d’Emile Biayenda.

Cardinal-Emile-BIAYENDA

Le premier fait: A Mbamou (Petit Séminaire), à l’époque, nous étions répartis par groupe. Chaque groupe avait son jour pour aller puiser de l’eau à la source. Mais, un jour, le jeune Emile Biayenda par inadvertance, avait cassé la dame-jeanne d’eau pendant le transport. Le père directeur, pris de colère, l’avait prié de payer cette dame-jeanne. Le jeune Biayenda dût quitter le Petit Séminaire de Mbamou pour se rendre chez ses parents vivant à Vindza distant de près de 150 Km environ, pour aller chercher auprès de son frère aîné, de quoi s’acheter une autre dame-jeanne de substitution. Ce trajet, le jeune Emile l’a parcouru à pied; aller comme retour et ce pendant 3 jours de marche. Il pouvait ne plus revenir. Mais, comme, il y avait en lui, cet appel du Maître: «Emile, viens-suis moi», il était revenu au Séminaire accompagné de son frère aîné Ngoma Sémo.

Deuxième fait: Toujours à notre époque au Séminaire de Mbamou, On était ensemble. On se suivait de la manière suivante: eux, avaient une année d’avance sur nous. Nous avons suivi la même éducation. S’il y a eu des déboires, on a tous subi les mêmes déboires. Alors lui, était un séminariste excellent, exemplaire. Pourquoi excellent, parce que dans les notes (je ne sais pas si on le fait encore dans les Séminaires), toutes les semaines, on venait nous lire les notes de conduite. Et ce qui était curieux chez le jeune Biayenda: il avait toujours 10 de conduite. Alors sur ce plan-là, lui était irréprochable. Il était aimé des directeurs, et de nous tous parce qu’il était un bon frère et aussi un bon camarade. Emile Biayenda était très obéissant. Ses confrères de classe, le trouvaient trop obéissant. Les directeurs que nous avions à cette époque étaient des Blancs. Nous l’appelions: «Mundélé alobi» ce qui veut dire «Le Blanc a dit». Il exécutait à la lettre «tout ce que le Blanc disait».

Troisième fait: Il nous était demandé, une fois le mois ou la semaine, je ne me rappelle plus, d’aller casser les pierres à la rivière située à 2 Km du séminaire de Mbamou où nous étions logés, pour la construction d’un nouveau dortoir. Ce jour-là les anciens nous demandèrent de ne pas emprunter le véhicule et de parcourir cette distance à pied? Après une bonne distance, nous apercevons le véhicule qui nous dépasse et à son bord, le jeune Emile Biayenda. Tout le monde hue sur lui et le chauffeur le fit descendre. Antoine Letembet de lui dire: «toi vraiment tu as peur du blanc?» Et lui de répondre: «Ah non ! Moi, je n’ai pas peur du blanc, mais de mon Seigneur qui voit tout ce que vous faites de mauvais».
Oui! Emile Biayenda depuis son jeune âge avait toujours peur et était très juste avec son Dieu.

Quatrième fait: Pendant les grandes vacances quand nous étions en vacances, chaque séminariste était envoyé dans l’une des paroisses données. Moi, à Notre-Dame de Bacongo et lui à Saint François d’Assise. Un jour, au cours de nos échanges de vie en paroisse, Emile Biayenda me révéla qu’il avait vidé une fosse septique pleine d’immondice nauséabonde à l’aide d’un sceau. Vraiment à cette époque, il faut le faire.
Voilà les quatre faits parmi tant d’autres que je détiens et que j’ai voulu mettre à votre portée pour montrer la grandeur du cœur de l’homme qui le caractérisait depuis son jeune âge. Aujourd’hui, vu ce qu’il était et ce qu’il a fait et vécu sur cette terre, le moment est donc venu pour que nous le proposions comme modèle de foi pour notre Eglise locale et pourquoi pas pour l’Eglise Universelle.
En attendant l’aboutissement heureux de ce long et couteux processus, les chrétiens catholiques et aussi les hommes de bonne volonté doivent continuer à prier dans l’esprit des béatitudes dans lequel le Cardinal Emile Biayenda a personnellement vécu. Héros, l’homme l’était, eu égard aux vertus pratiquées sa vie durant. La véracité des signes et miracles qui sont en train de se produire sur l’intercession de ce grand pasteur, conduiront sans doute l’Eglise catholique à le déclarer «Saint».

Texte transcrit par
Grégoire YENGO DIATSANA

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A propos de l'auteur

Heure de Brazzaville

2 novembre 2020 8 h 33 min

Editorial

TROUBLE

Nous vivons une époque de grands retournements, où les notions et les concepts ne disent plus la même chose à tous. Telle est considérée valeur revendiquée, qui est une attitude décriée par d’autres. La vie, la mort, surtout en cette approche de la Toussaint que beaucoup assimilent à une fête célébrant la mort, n’aident pas à unifier les principes.

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